De facto n°22 | Octobre 2020

22 | Septembre 2020 

Aux sources de la migration 

Comment se construisent les chiffres de l’immigration ? Comment se recueille et se conserve la mémoire de l’expérience migra­toire ou celle des luttes pour l’accueil des réfu­giés ? Comment les histo­riens des périodes les plus anciennes, qui ne peuvent s’appuyer ni sur la statis­tique publique ni sur les récits des migrants, parviennent-ils malgré tout à recons­ti­tuer les circuits migra­toires antiques ? À la suite de la deuxième journée scien­ti­fique de l’Institut Conver­gences Migra­tions, ce nouveau numéro de De Facto s’interroge sur la diver­sité des sources sur lesquelles s’appuient les études migra­toires. Pour construire un savoir rigou­reux sur un objet si souvent fantasmé, une grande inven­ti­vité est parfois néces­saire pour pallier l’absence de données ou l’imprécision de la mémoire.

Antony Hostein en offre la preuve en vidéo en présen­tant la façon dont l’étude de la circu­la­tion des monnaies antiques permet d’identifier des routes migra­toires incon­nues jusqu’alors. Aline Angous­tures montre, quant à elle, comment les ressources offertes par les archives admi­nis­tra­tives de l’Office fran­çais de protec­tion des réfu­giés et apatrides (Ofpra) permettent de retracer l’histoire de l’accueil des étran­gers. Danièle Lochak révèle combien cette approche par les sources admi­nis­tra­tives peut être enri­chie par un recours aux sources produites par une asso­cia­tion, celle du Gisti qu’elle a long­temps présidé. En images, Marianne Amar s’appuie sur des photo­gra­phies de réfu­giés espa­gnols pendant la guerre civile pour montrer la place que l’image et son hors champs peuvent prendre dans la compré­hen­sion des phéno­mènes migratoires.

Antonin Durand, coor­di­na­teur scien­ti­fique du numéro