Rencontres Presse/​Recherche

L’Institut Conver­gences Migra­tions propose régu­liè­re­ment des rencontres Presse/​Recherche pour faire dialo­guer scien­ti­fiques et jour­na­listes. Le but : décou­vrir une nouvelle façon d’aborder le sujet très média­tisé — voire polé­mique — des migra­tions, les ques­tions que se posent les scien­ti­fiques aujourd’hui ainsi que les « acteurs » qu’ils suivent et les histoires qu’ils croisent.

Cette initia­tive part du constat d’un déficit de connais­sances scien­ti­fiques sur le phéno­mène des migra­tions dans le public et du fossé entre la déci­sion poli­tique et l’état de l’art dans ce domaine de recherche. L’urgence pour les scien­ti­fiques à parti­ciper au débat public — et à être audibles — se fait d’autant plus sentir que la déci­sion poli­tique semble émaner moins de l’expertise scien­ti­fique que de la couver­ture média­tique de contro­verses sociales.

Le besoin de réponses claires sur les migra­tions, tel que l’expriment la presse et le public, rend diffi­cile la diffu­sion des sciences, avec le voca­bu­laire et la prudence des scien­ti­fiques. La déré­gu­la­tion du marché de l’information, l’importance prise par l’information numé­rique et la raré­fac­tion des jour­na­listes spécia­lisés rendent néces­saire la coopé­ra­tion entre scien­ti­fiques et médias pour la diffu­sion d’une meilleure connais­sance des résul­tats scien­ti­fiques sur les migrations.

Le fact-checking ne suffit pas, il faut travailler sur les imagi­naires collectifs.

Comment les cher­cheurs peuvent-ils contri­buer à un débat public apaisé, basé sur des faits plutôt que sur des croyances et permettre une gestion dépas­sionnée des migra­tions ? Il ne s’agit pas seule­ment de réta­blir les faits, de les vulga­riser ou de les assener, mais de prendre en compte « le terreau histo­rique des imagi­naires collec­tifs », pour reprendre l’expression de la socio­logue Virginie Tournay qui s’interroge sur les obstacles à une commu­ni­ca­tion scien­ti­fique effi­cace. La recherche n’échappe pas à la crise de confiance du public vis-à-vis des institutions.

Pour agir en amont — et non plus seule­ment réagir face aux infox ou faux experts, la recherche doit mettre en place un dialogue nourri avec l’ensemble des acteurs qui travaillent à la trans­mis­sion des savoirs sur les migra­tions. Les médias en sont un acteur majeur.

Comptes-rendus des rencontres