La santé mentale des immigré.e.s se détériore après leur arrivée
Les recherches récentes mettent en évidence le poids des inégalités sociales, de l’exil et des difficultés d’accueil sur la santé des immigré.e.s. Alors que l’Institut Convergences Migrations (ICM) présentait sa première journée scientifique « Santé et Immigration », le 12 juin, De facto s’intéresse ce mois-ci à la santé mentale des immigré.e.s. qui se détériore particulièrement après leur arrivée. Ce thème a également été l’occasion de la 2e Rencontre Presse-Recherche de l’ICM qui réunissait journalistes et chercheurs le 6 juin à la faculté Saint-Antoine (Paris).
Dans ce numéro de De facto, Marie-Caroline Saglio-Yatzimirsky, anthropologue et psychologue clinicienne, présente les conditions nécessaires au surgissement de la parole des exilés confrontés à des violences extrêmes. Andrea Tortelli, épidémiologiste et psychiatre, constate que la majorité des troubles psychiatriques sont liés aux conditions de vie dans le pays d’accueil. La démographe Julie Pannetier, qui a participé à l’étude Parcours sur les immigré.e.s d’Afrique subsaharienne atteints par le VIH ou l’hépatite B, montre que la maladie n’est pas la première cause d’anxiété et de dépression mais le difficile accès aux droits. La migration a également des répercussions psychologiques sur plusieurs générations, selon Maria Melchior, épidémiologiste et directrice du département HEALTH de l’ICM. Elle nous présente les premiers résultats de l’étude ELFE qui suit 18 000 mères et leurs enfants nés en France en 2011. Le thème du mois se décline aussi dans la rubrique « En Images » avec une discussion sur les Sept œuvres de miséricorde du Caravage entre Giovanni Careri, historien et théoricien de l’art, et Francesco Zucconi, spécialiste du cinéma et de la culture visuelle. Une sélection d’articles sur la santé des immigré.e.s est également proposée dans la revue de presse mensuelle.
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