DIRA – Conférence 3R

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RACE, RACISMES & RACIALISATIONS
Enjeux concep­tuels et méthodologiques

4 & 5 mai 2020 – Campus Condorcet – Centre des Colloques

Paris – Aubervilliers

La réali­sa­tion de cette journée d’études s’inscrit dans le cadre du projet « Dire le racisme » (DIRA) porté par l’Université Côte d’Azur – URMIS avec le soutien de l’Institut Conver­gence Migra­tions (ICM), ainsi que de l’Université de Lille. Elle s’inscrit par ailleurs à l’intérieur de l’axe « Processus de racia­li­sa­tion » du dépar­te­ment INTEGER de l’ICM dont les travaux convergent autour de ques­tion­ne­ments empi­riques, concep­tuels et métho­do­lo­giques liés aux processus de caté­go­ri­sa­tion, de discri­mi­na­tion et de racia­li­sa­tion, au prisme des rapports d’inégalité et de pouvoir. La journée d’étude propose de revenir sur ces ques­tions en plaçant la focale déli­bé­ré­ment sur des enjeux concep­tuels et métho­do­lo­giques que nous propo­sons de forma­liser à un triple niveau :

1/​Enjeux défi­ni­toires, concep­tuels et métho­do­lo­giques soulevés par les notions de race-racismes-racia­li­sa­tions à partir du constat de leur plas­ti­cité et d’une ubiquité séman­tique dans un contexte de forte inter­na­tio­na­li­sa­tion ; 2/​Démarches profanes et scien­ti­fiques de caté­go­ri­sa­tion du racisme et des discri­mi­na­tions, incluant un ques­tion­ne­ment sur les muta­tions contem­po­raines et plus anciennes de leurs logiques, ainsi que sur l’émergence de « nouveaux racismes » ; 3/​(D)énoncer, autour d’interrogations portant sur les figures histo­riques qui cris­tal­lisent l’émergence d’une conscience collec­tive sur ces ques­tions, tout comme les logiques ordi­naires et plus indi­vi­duelles de « dire » ou « ne pas dire » le racisme.

Définir – caté­go­riser – (d)énoncer forme ainsi une grille problé­ma­tique à partir de laquelle les contributeur.rice.s de cette journée proposent d’aborder leurs objets de recherche respec­tifs, dans une démarche égale­ment marquée par le parti pris de la pluri­dis­ci­pli­na­rité qui se construit au croi­se­ment de l’histoire, l’anthropologie, la socio­logie, la psycho­logie sociale, le droit, la science poli­tique. Quatre axes ou ateliers théma­tiques accueillent les commu­ni­ca­tions à ces jour­nées, dont la tenue est orga­nisée à Paris, dans les locaux de l’ICM.

Argumentaire 

RACE, RACISMES & RACIALISATIONS (3R)

Enjeux concep­tuels et méthodologiques

La réali­sa­tion de cette journée d’études s’inscrit dans le cadre du projet « Dire le racisme » (DIRA) porté par l’Université Côte d’Azur – URMIS avec le soutien de l’Institut Conver­gence Migra­tions (ICM), ainsi que de l’Université de Lille. Elle s’inscrit par ailleurs à l’intérieur de l’axe « Processus de racia­li­sa­tion » du dépar­te­ment INTEGER de l’ICM dont les travaux convergent autour de ques­tion­ne­ments empi­riques, concep­tuels et métho­do­lo­giques liés aux processus de construc­tion des caté­go­ries ethno­ra­ciales, de discri­mi­na­tion et de racia­li­sa­tion, au prisme des rapports d’inégalité et de pouvoir. La journée d’étude propose de revenir sur ces ques­tions en plaçant la focale déli­bé­ré­ment sur des enjeux concep­tuels et métho­do­lo­giques que nous propo­sons de forma­liser à un triple niveau :

1/​Enjeux défi­ni­toires, concep­tuels et métho­do­lo­giques soulevés par les notions de race- racismes-racia­li­sa­tions à partir du constat de leur plas­ti­cité et d’une ubiquité séman­tique dans un contexte de forte inter­na­tio­na­li­sa­tion ; 2/​Démarches profanes et poli­tiques de caté­go­ri­sa­tion du racisme, incluant un ques­tion­ne­ment sur les muta­tions contem­po­raines et plus anciennes de ses logiques, ainsi que sur l’émergence de « nouveaux racismes » ; 3/​(D)énoncer le racisme autour d’interrogations portant sur les figures histo­riques qui cris­tal­lisent l’émergence d’une conscience collec­tive sur ces ques­tions, tout comme les logiques ordi­naires et plus indi­vi­duelles de « dire » ou « ne pas dire » le racisme.

Définir – caté­go­riser – (d)énoncer forme ainsi une large grille problé­ma­tique à partir de laquelle les contributeur.rice.s de cette journée pour­ront aborder leurs objets de recherche respec­tifs, dans une démarche égale­ment marquée par le parti pris de la pluri­dis­ci­pli­na­rité qui se construit au croi­se­ment de l’histoire, l’anthropologie, la socio­logie, la psycho­logie sociale, le droit, la science politique.

1) Définir race, racismes & racia­li­sa­tions : enjeux concep­tuels et théoriques

Un premier axe à investir consiste en une discus­sion critique de la préci­sion concep­tuelle et termi­no­lo­gique des prin­ci­paux outils analy­tiques. En effet, alors que les spécia­listes discutent pour savoir si les sciences sociales disposent ou pas d’une théorie inté­grée en matière de race et racisme (Golash, 2016), une incur­sion rapide dans le corpus acadé­mique consacré permet de constater l’absence de consensus stabi­lisé à l’endroit des prin­ci­paux concepts dans le champ : race, ethni­cité, racisme, (anti-)racialisme, rac(ial)isation, voire ethno-racia­li­sa­tion. A titre d’illustration, un exemple attire l’attention autour du doublon que consti­tuent, dans les corpus fran­co­phone et anglo­phone, les notions de raci­sa­tion et racia­li­sa­tion : de concep­tion fran­çaise (Guillaumin, 1972 ; De Rudder et al., 2000 ; Poiret, 2011 ; De Rudder, 2019), la raci­sa­tion est dès les années 1980 doublée de ce qui semble être son équi­valent anglais, racia­li­sa­tion (Barker, 1981 ; Miles, 1984 ; 1989), qui s’impose à la faveur de dyna­miques d’internationalisation. Leurs usages sont-ils cepen­dant syno­nymes ? Si la raci­sa­tion semble indi­quer un processus de natu­ra­li­sa­tion de diffé­rences socia­le­ment construites (Juteau, 1999), la racia­li­sa­tion serait, elle, la conno­ta­tion en des termes raciaux de tout processus d’interaction sociale. Cette tenta­tive binaire de défi­ni­tion est-elle cepen­dant satis­fai­sante ? Lorsque l’on sait par exemple, d’une part, qu’elle ne se traduit pas en chaque langue. Et que, d’autre part, le quali­fi­catif « racial » peut être lui-même sujet à débats et à critiques. Sur l’ensemble de ces ques­tions, ébau­chées ici de manière déli­bé­ré­ment succincte et sché­ma­tique, ainsi que d’autres où le consensus semble se dérober, il s’agira d’explorer les manières de carto­gra­phier ces conven­tions d’usage diffé­ren­ciées – en fonc­tion de critères géogra­phiques ou linguis­tiques, mais aussi théo­riques et épistémologiques.

2) Enquêter sur le racisme : effets de méthode et de statut de l’enquêteur.rice

Liée à la ques­tion concep­tuelle, appa­raît celle de la métho­do­logie : quelle posture « idéale » pour le​.la cher​cheur​.se en sciences sociales sur ces sujets ? Comment appré­hender les effets diffé­ren­tiels de l’étiquetage racial de l’enquêteur.rice et de l’enquêté.e, pour quel impact sur le maté­riau collecté ? Comment les caté­go­ri­sa­tions genrées ou liées à l’âge croisent-elles en la matière celles liées à la race ? Avec, en creux, la ques­tion de la blan­chité, comme iden­tité « neutre », ou à son tour racisée, selon les contextes d’intervention, soule­vant une inter­ro­ga­tion sur les stra­té­gies, l’intérêt et les oppor­tu­nités de rené­go­cier ces assignations.

Si l’effet du rapport enquêteur.rice-enquêté.e fait l’objet d’une impor­tante litté­ra­ture, les travaux fran­çais se sont jusqu’à présent prio­ri­tai­re­ment penchés sur l’impact de la classe et du genre, délais­sant les enjeux de race. Or la litté­ra­ture améri­caine abonde sur le sujet et atteste de l’effet du statut racial de l’enquêteur.rice sur la réponse des enquêté.e.s, notam­ment lorsqu’il s’agit de ques­tions qui ont trait à la race (Hyman 1954, Anderson, Silver, et Abramson 1988 ; Rhodes 1994 ; Davis 1997 ; Savage 2016), indui­sant des effets notables d’atténuation et même d’évitement (Schuman et Converse 1971 ; Hatchett et Schuman 1975).

Ces effets ne sont cepen­dant pas les seuls et ne jouent pas de manière univoque. Aux rapports de race s’ajoute une néces­saire prise en consi­dé­ra­tion d’autres rapports sociaux tels que la classe, le genre ou encore l’âge. De plus, la « proxi­mité raciale », tout comme sociale, peut s’avérer parfois inef­fi­cace et contre-produc­tive, lorsqu’elle favo­rise le non- dit ; cepen­dant que la « diver­gence raciale » peut à l’inverse susciter un souci plus marqué d’explicitation. Cet axe s’intéresse donc tout parti­cu­liè­re­ment aux enjeux métho­do­lo­giques soulevés les rapports sociaux de race qui se jouent dans la rela­tion d’enquête. Il inter­roge les effets combinés de la race, du genre, de la classe, et de l’âge sur les maté­riaux recueillis, mais aussi la manière dont les indi­vidus racisés quali­fient leurs expé­riences de racia­li­sa­tion face à l’enquêteur.trice.

3) Quali­fier le racisme : catégorisations profanes et politiques

Enquêter sur le racisme et les discri­mi­na­tions, que ce soit par des moyens quali­ta­tifs mais, plus encore, statis­tiques pose la ques­tion de l’identification et de la quali­fi­ca­tion des actes et des situa­tions vécues par les sujets racisés. Que déclarer, qu’ose-t-on dire et comment le dire ? Nombre d’expériences rappor­tées, quali­fiées de racistes ou discri­mi­na­toires par les chercheur.se.s ne sont pas dési­gnées comme telles par les enquêté.e.s (Eckert, 2011 ; Cognet et Eberhard, 2013). De la même manière, les récits d’expérience et la mesure quan­ti­ta­tive du racisme posent la ques­tion des distinc­tions pratiques opérées par les indi­vidus entre racisme et discri­mi­na­tion (Primon, Simon, 2020). Dans l’exploitation des données, il n’est pas rare d’observer des concor­dances, mais aussi des discor­dances entre ces deux phéno­mènes, comme si les discri­mi­na­tions n’étaient pas asso­ciées à du « préjugé en acte ».

Dans un autre registre, se pose la ques­tion de l’ubiquité séman­tique, mais aussi poli­tique, des caté­go­ri­sa­tions du racisme et de la discri­mi­na­tion, avec des travaux récents qui soulignent les tendances à leur « bana­li­sa­tion ». En lien avec la forte charge de condam­na­tion morale atta­chée au racisme, cela aboutit de manière para­doxale à une labi­lité et une infla­tion caté­go­rielles plus grandes, dans une démarche d’universalisation sans limite de la logique du tort subi, comme du préjugé. Le racisme « anti-blanc » ou

« inversé » en offre une illus­tra­tion immé­diate, à laquelle l’on peut ajouter le « racisme anti-jeunes » ou « anti-ouvriers ». Tout se passe comme si, « victimes de leur succès » (Cooper 2004 ; DiAn­gelo 2011), les terri­toires tradi­tion­nels de l’antiracisme ont été colo­nisés, à la faveur d’une rhéto­rique conser­va­trice, par de « fausses mino­rités » – des groupes socia­le­ment puis­sants qui s’auto-interprètent en termes de vulné­ra­bi­lité (Blancs, mais aussi chas­seurs, fumeurs, mascu­li­nistes, pères en quête d’égalité).

Ces tendances s’accompagnent d’une propen­sion à la déné­ga­tion plus grande de la quali­fi­ca­tion même des expé­riences et des actes comme rele­vant du racisme (Mondon & Winter, 2017). A tel point que le « non-racisme » serait aujourd’hui devenu une expres­sion privi­lé­giée de la stra­ti­fi­ca­tion ethno­ra­ciale (Lentin, 2019), souli­gnant la « débat­ta­bi­lité » (Titley, 2018) accrue de ce qui relève ou non du racisme.

Si les logiques histo­riques de celui-ci ont varié – racisme biolo­gique ou « univer­sa­liste » (racisme colo­nial) versus racisme diffé­ren­cia­liste ou culturel (Barker, 1981 ; Wiewiorka, 1991), et aujourd’hui « racisme sans racistes » (Bonilla-Silva, 2003) ou « non-racisme » (Lentin, 2019) – la succes­sion chro­no­lo­gique ne devrait pas être consi­dérée comme donnée. Le racisme biolo­gique ou scien­ti­fique n’est pas enterré, comme en témoigne le regain des idéo­lo­gies supré­ma­cistes, ainsi que de la « science raciale » (Saini, 2019). Alors que le renou­vel­le­ment de puis­santes hiérar­chies raciales s’accompagne d’une indi­vi­dua­li­sa­tion du préjugé (Alexander, 2018), nombreux sont ceux qui ont pour­tant proclamé l’avènement d’une ère « post-raciale ».

Dès lors, comment appré­hender le racisme contem­po­rain « dans ses fonde­ments histo­riques, sévé­rité et pouvoir » sans courir le risque de voir se creuser une « culture de l’équivalence raciale » (Song, 2013) ? Comment étudier le racisme à l’œuvre entre groupes mino­ri­taires ? Le concept de discri­mi­na­tion qui insiste, au delà des repré­sen­ta­tions, sur les effets concrets induits par une dispa­rité de trai­te­ment dans les pratiques peut-il nous aider à mieux l’appréhender ? Ou, compte tenu de la logique de « réver­si­bi­lité » qui affecte ses propres caté­go­ries, peut-il à son tour être happé par le mouve­ment esquissé à la fois d’individualisation et d’universalisation des logiques de tort subi et de préjugé ?

4) (D)énoncer le racisme : expé­riences vécues et figures historiques

Un autre axe problé­ma­tique que nous propo­sons d’investir recoupe les ques­tions de prise de conscience et d’énonciation du racisme, à la fois dans des logiques ordi­naires et indi­vi­duelles de « dire » ou « ne pas dire » le racisme, et dans des aspects histo­riques de cris­tal­li­sa­tion d’une conscience collective.

Dans une approche centrée sur l’interaction sociale et l’expérience vécue du racisme et de la discri­mi­na­tion raciste, nous nous deman­de­rons d’abord quelles sont les postures, les diffé­rents « faire-face » (Epiphane, Jonas et Mora, 2011) des personnes raci­sées ? Que nous apprennent les enquêtes en la matière ? Quels outils permettent d’identifier une situa­tion comme raciste et de se sentir légi­time à la quali­fier et à la dénoncer comme telle ? Quel sens prennent ces situa­tions, mais aussi : que faire ? Comment réagir, s’adapter, contourner, combatte (Cognet et Eberhard, 2013) le racisme qui s’exprime en paroles et en actes ? Qu’en est-il, par exemple, des pratiques discur­sives qui consistent à mettre à distance le racisme subi en y trou­vant des justi­fi­ca­tions exté­rieures ? A contrario, comment y fait-on face, comment s’y oppose-t-on ? Comment expli­quer l’émergence du senti­ment de subir une injus­tice collec­tive et la conscience d’un racisme systé­mique ? Plus large­ment, dans ce quatrième axe nous cher­che­rons à appro­fondir la connais­sance des formes de subjec­ti­va­tion, de prise de conscience et de poli­ti­sa­tion des rapports de race par les personnes racisées. Nous nous deman­de­rons dans quelle mesure (d)énoncer le racisme est variable suivant les contextes natio­naux et dépen­dant des cadres socio- histo­riques (Lamont et al., 2018) et politiques.

En effet, un ques­tion­ne­ment paral­lèle propose de carac­té­riser les moments histo­riques, marqués par des expres­sions du racisme portées à leur paroxysme – ainsi qu’une prise de conscience éven­tuelle de leurs effets – afin d’en analyser les facteurs et les carac­té­ris­tiques. Cette mise en pers­pec­tive pouvant permettre de mieux saisir, ou en tout cas d’interroger, les spéci­fi­cités de la période actuelle. En France, les racismes « de crise » des années 1930, puis 1973–1974 (Gastaut, 2000), masquent ainsi des formes embryon­naires, violentes ou au contraire larvées, qui trouvent avec « les temps diffi­ciles » une certaine légi­ti­mité à s’exprimer. Mais l’illusion écono­miste, quant à l’origine de ces maux, préci­pite aussi des prises de conscience publiques qui, par la décou­verte « soudaine » des effets du racisme, le rendent pour un temps dicible. Dans une pers­pec­tive histo­rique, ces confi­gu­ra­tions cris­tal­li­sées peuvent être étudiées à l’aide de supports multiples qui allient aux sources histo­rio­gra­phiques tradi­tion­nelles celles d’une produc­tion ciné­ma­to­gra­phique et visuelle, d’une histoire cultu­relle popu­laire incluant égale­ment les pratiques spor­tives. Un ques­tion­ne­ment complé­men­taire serait alors de savoir quelles traces ces récits et témoi­gnages d’expérience ont-ils éven­tuel­le­ment lais­sées dans les travaux univer­si­taires mobi­li­sant la ques­tion de l’histoire migra­toire au cours des dernières années. Comment l’expression du racisme par les acteurs racisés a‑t- elle trouvé ou pas à s’incarner à l’intérieur du corpus acadé­mique consacré ?

Biblio­gra­phie

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Bonilla-Silva Eduardo (2003), Racism Without Racists : Color-Blind Racism and the Persis­tence of Racial Inequa­lity in the United States, Rowman and Little­field, 2003.

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Epiphane Domi­nique, Jonas Irène, Mora Virginie (2011), « Dire ou ne pas dire… les discri­mi­na­tions. Les jeunes femmes face au sexisme et au racisme », Agora débats/​jeunesses, n°1, p. 91–106.

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Primon Jean-Luc, Simon Patrick (2020), « Le racisme et les discri­mi­na­tions racistes en France. L’apport de l’enquête statis­tique Trajec­toires et Origines à la socio­logie du racisme. », Socio­logie et sociétés, volume 50, n°2 (à paraître).

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Rhodes, P. J. (1994), “Race-of-inter­viewer effects : a brief comment.” Socio­logy, 28(2), p. 547–58.

Savage, Brenda K. (2016), « Race-of-inter­viewer effects and survey ques­tions about police violence ». Socio­lo­gical Spec­trum 36(3), p. 142–57.

Titley Gavan (2019), Racism and Media. Sage Publications.

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Seam­ster Louise, Ray Victor E. (2018), “Against teleo­logy in the study of race : Toward the aboli­tion of the progress para­digm.” Socio­lo­gical Theory, 36(4), p. 315–342.

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Wieviorka Michel (1991), L’Espace du racisme, Paris, La Découverte.

Programme 

J1 Centre des Colloques – Campus Condorcet – salle 50

08:30–09:00 : Accueil des parti­ci­pants – Café

09:00–09:10 : Mot de Bien­venue – Institut Conver­gences Migrations

09:15–11:00 : Race, racismes & racia­li­sa­tions : Enjeux défi­ni­toires et méthodologiques
Prési­dente Géral­dine BOZEC | Univer­sité Côte d’Azur, URMIS

› Penser le racisme comme rapport social de domination
Chris­tian POIRET, Univer­sité de Paris, URMIS, Institut Conver­gences Migrations

› Théo­riser le racisme avec Véro­nique de Rudder
Fabrice DHUME, Collectif Coopé­ra­tive de recherches impli­quées et
d’in­ter­ven­tions socio­lo­giquesMargue­rite COGNET, Univer­sité de Paris,
URMISAude RABAUD, Univer­sité de Paris, URMIS

› Le rapport social de race comme performance
Solène BRUN, Sciences Po, Obser­va­toire socio­lo­gique du chan­ge­ment, Institut
Conver­gences Migra­tionsClaire COSQUER, Sciences Po, Observatoire
socio­lo­gique du changement

11:00–11:15 : Pause – café

11:15–13:00 :

Des concepts en mutation

› Why race still matters
Alana LENTIN, Western Sidney Univer­sity, Insti­tute for culture and society

› Popu­lism, racism and ‘the people”: the mains­trea­ming of the far right
Auré­lien MONDON, Univer­sity of Bath, Insti­tute for Policy Research
Aaron WINTER, Univer­sity of East London, School of Busi­ness and Law

› Post­ra­cia­lism and digital noise : Evalua­ting theo­ries of race and racia­li­sa­tion in
Media and Commu­ni­ca­tion Studies | Gavan TITLEY, Maynooth Univer­sity

13:00–14:00 : Déjeuner

14:00–16:00

Quali­fier le racisme : caté­go­ri­sa­tions profanes et politiques

› Quel apport des enquêtes quan­ti­ta­tives à la socio­logie du racisme ?
Jean-Luc PRIMON, Univer­sité Côte d’Azur, URMISPatrick SIMON, Institut
national d’études démo­gra­phiques, Institut Conver­gences Migrations

› Peut-on parler de « racisme d’État » en France ?
Xavier DUNEZAT, Centre de recherches socio­lo­giques et poli­tiques de Paris,
URMISCamille GOURDEAU, Univer­sité de Paris, URMIS

Une diver­sité blanche : para­doxes de l’ins­ti­tu­tion­na­li­sa­tion de la lutte contre les
discri­mi­na­tions | Milena DOYTCHEVA, Univer­sité de Lille- CeRIES

16:00–16:30 : Pause café

16:30–18:00

Enquêter sur le racisme : les enjeux de la blanchité
Prési­dente : Maïtena ARMAGNAGUE | INSHEA, GRHAPES

› Blan­chité et rapports de pouvoir dans l’en­quête de terrain : positionnements,
ambi­va­lences, limites | Julien DEBONNEVILLE, Univer­sité de Genève, Institut
du genreGaspard REY, Univer­sité de Genève, Dépar­te­ment des sciences
poli­tiques

› Nego­tia­ting white­ness in a post­co­lo­nial research context
Katha­rina FRITSCH, Univer­sität Wien, Centre Marc Bloch

› Que faire de la blan­chité dans une enquête par entretiens ?
Daniela TRUCCO, Univer­sité Côte d’Azur, Equipe de Recherche sur les
Muta­tions de lÉurope et de ses Sociétés, URMIS

J2 Centre des Colloques – Campus Condorcet – salle 50

09:30–10:00 : Accueil des parti­ci­pants – Café

10:00–12:00

Caté­go­riser le racisme 2 : pers­pec­tives historiques
Président : Yvan GASTAUT | Univer­sité Côte d’Azur, URMIS

› Race, racisme/​antiracisme et racia­li­sa­tion : une pers­pec­tive historique
Carole REYNAUD-PALIGOT, Univer­sité Panthéon-Sorbonne, Centre historique
du XIXe siècle

Race(s). Sur les muta­tions des signi­fi­ca­tions d’un terme en contexte colonial
Anthro­po­logie physique, droit colo­nial et propa­gande impé­riale (1859–1939)
Nicolas BANCEL, Univer­sité de Lausanne, Centre d’his­toire inter­na­tio­nale et
d’études poli­tiques de la mondia­li­sa­tion – Gilles BOETSCH, CNRS, Anthropologie
bio-cultu­relle, Droit, Ethique et Santé (ADES) – Pascal BLANCHARD, CNRS,
Institut de Recherche Inter­dis­ci­pli­naire en Sciences Sociales

› Corps noirs, science et contexte colo­nial : survi­vances d’un racisme primaire dans
la société fran­çaise | Delphine PEIRETTI-COURTIS, Aix Marseille Université,
Temps, espaces, langages Europe méri­dio­nale médi­ter­ranée (TELEMME)

Iden­ti­fier le racisme, au-delà des caté­go­ri­sa­tions simplistes, ascien­ti­fiques et
poli­tiques | Jean-Luc RICHARD, Univer­sité de Rennes I, Centre de Recherches
sur l’ac­tion Poli­tique en Europe, Institut Conver­gences Migrations

12:00–13:30 : Déjeuner

13:30–15:30

Enquêter sur le racisme 2 : les apports de la comparaison

› Regards croisés sur la dimen­sion raciale dans les rapports d’en­quête : premiers
résul­tats de la recherche DIRA | Géral­dine BOZEC, Univer­sité Côte d’Azur,
URMISRomane BLASSEL, Univer­sité Côte d’Azur, URMISElodie DRUEZ,
Sciences Po, Centre d’études euro­péennes et de poli­tique comparéeFran­cine
NYAMBEK, Univer­sité Paris-Est Créteil Val-de-Marne – Paris 12, Laboratoire
Inter­dis­ci­pli­naire de Recherche sur les Trans­for­ma­tions des pratiques Éducatives
et des pratiques Sociales

Corps enquêtant/​corps enquêtés. Les condi­tions raciales de l’accès au terrain
Evélia MAYENGA, Univer­sité Panthéon-Sorbonne, Centre euro­péen de
socio­logie et de science politique

Enquêter sur la race et objec­tiver sa posi­tion d’en­quê­trice : l’ap­port d’une
pers­pec­tive comparée | Daphné BEDINADE, École des hautes études en
sciences sociales, Centre euro­péen de socio­logie et de science politique

15:30–16:00 : Pause café

16:30–18:00

Quali­fier le racisme 3 : Expé­riences vécues et récits de la discrimination
Prési­dente : Milena DOYTCHEVA | Univer­sité de Lille, CeRIES

› Ne pas se dire victime de racisme : déni et/​ou stra­tégie identitaire ?
Rachid BOUCHAREB, Univer­sité d’Évry-Val-dÉssonne, Centre Pierre Naville,
Centre de recherches socio­lo­giques et poli­tiques de Paris

Récits de la discri­mi­na­tion et effets d’en­quête au sein d’une popu­la­tion étudiante
Ales­sandro BERGAMASCHI, Inspé Nice, URMISNathalie PANTALEON,
Univer­sité Côte d’Azur, Labo­ra­toire d’an­thro­po­logie et de Psycho­logie Cliniques,
Cogni­tives et SocialesEve SAINT-GERMES, Univer­sité Côte d’Azur, Groupe de
Recherche en Droit, Economie et Gestion

 Usages gestion­naires de la caté­go­ri­sa­tion : l’exemple des cadres asia­tiques dans
les grandes entre­prises en France | Anne ZHOU-THALAMY, ENS – École des
hautes études en sciences sociales (EHESS)

18:00–19:30 : Cock­tail dinatoire

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