EQUIPE UK-AURA
Lison est chargée d’actions-recherche au sein de l’association Modus Operandi et chercheure associée à l’Université Grenoble Alpes. Elle s’intéresse aux enjeux socio-juridiques de l’accueil des personnes exilées au niveau local.
Lison a accompagné auparavant, durant ses quatre années de thèse CIFRE, une mission au sein de la ville de Villeurbanne sur l’accueil des personnes exilées en s’appuyant sur la création d’un dispositif de participation prenant en considération les enjeux de renouvellement de la démocratie locale et d’inclusion des personnes étrangères au sein de la Ville. Ce processus a permis la production d’un diagnostic partagé du territoire sur l’accueil et la proposition de nouvelles actions publiques locales.
Fruit de cette expérience de recherche-action, Lison a obtenu le doctorat en droit public (2022) avec une thèse intitulée : « L’accueil des personnes exilées, la fabrique d’une compétence communale. Le cas de Villeurbanne 2015–2022 ». Cette dernière se situe au carrefour du droit de l’action publique locale et des droits fondamentaux des personnes exilées dans une démarche interdisciplinaire. Cette thèse analyse les processus juridiques, sociaux et politiques par lesquels une collectivité locale développe une compétence d’accueil des personnes exilées face aux manquements de l’État. Elle observe le droit dans sa complexité depuis le bas, au plus près des réalités humaines et sociales afin d’en saisir sa fabrique.
Ses autres travaux, notamment réalisés dans le cadre de recherches collectives mais aussi ses engagements militants auprès de personnes exilées lui ont aussi permis d’analyser les politiques de l’asile et de l’immigration tant sur la construction du droit que sur les effets qu’elles produisent sur ces personnes. Elle a rejoint aujourd’hui l’équipe de UK-AURA pour porter un regard sur les réponses institutionnelles et citoyennes de l’accueil ukrainien en Auvergne Rhône Alpes.
Docteure en anthropologie, Karine est chargée d’actions-recherche au sein de l’association Modus Operandi.
Engagée depuis 2010 dans l’accompagnement de personnes venues chercher un refuge dans la région de Grenoble, en tant que bénévole d’associations et membre de collectifs en solidarité avec leurs luttes, Karine multiplie les positions à leurs côtés pour éviter la posture de l’extraction d’informations du chercheur et celle d’aide du travailleur social. Le partage des luttes, notamment dans la défense des droits, est une position mise en œuvre. A partir de 2017, cette quête d’une configuration de recherche qui ne reproduise pas les relations de domination s’est traduite par l’ouverture d’un atelier radio dans le cadre d’un cours de français pour personnes en de
mande d’asile. Il a pris la forme d’un espace de parole protégé, pour répondre à l’objectif de transf
ormer la position des participant·es. La prise de parole puis son transport dans l’espace public, avec des écoutes publiques suivies de débats, sont les moyens investis pour s’émanciper des positions assignées par les dominations de la société : celle de la victime et celle du fraudeur.
Les questions de recherche travaillées par Karine s’articulent autour d’une ethnographie de la citoyenneté des personnes venues chercher un refuge à partir de leurs pratiques quotidiennes, de leurs engagemen
ts et de leurs luttes ; des relations dans la société d’accueil qui construisent leur subalternité. Ces travaux sont plus récemment mis à contribution pour analyser les possibilités de concevoir une fabrique locale d’une politique d’accueil. Titulaire d’un doctorat en anthropologie sociale (EHESS, Paris), Karine avait conduit des recherches en Ouzbékistan, au Tadjikistan et au Kirghizstan (1998–2002) sur les questions d’identités, de loyauté et de légitimité politique, puis mené un travail sur la légitimation des régimes autoritaires. Il l’avait conduit à coordonner un numéro de la Revue Internationale de Politique Comparée sur le sujet (4/2012) « Les stratégies de légitimation dans les régimes autoritaires. Perspectives comparées ».
Filippo Furri est anthropologue, membre du réseau Migreurop et fellow de l’ICM depuis 2023. Il travaille sur les politiques locales d’hospitalité avec une thèse sur la notion de ville refuge et sur les politiques d’accueil et de solidarité au niveau local, avec une étude de cas sur la ville de Venise. Il participe au programme de recherche LocalAcc (ICM) et suit depuis plusieurs années l’articulation de réseaux de villes solidaires et d’acteurs de la société civile en Europe (Anvita/Alliance Migration ; From the sea to the city notamment). Il collabore depuis plusieurs années avec l’Association Modus Operandi en travaillant sur l’organisation de l’accueil au niveau local et il participe au projet de recherche UK-AURA.
En parallèle, il travaille depuis 2013 sur la question des personnes décédées en migration, dans le cadre des projets de recherce MECMI et MOCOMI, et avec des organisations de la société civile (Boats4people, Euromed RIghts). Depuis 2018 il est consultant pour l’unité forensic du Comité International de la Croix Rouge.
Olga Bronnikova est maîtresse de conférence à l’Université Grenoble Alpes, enseignante en études slaves à l’UFR SoCLE et membre de l’ILCEA4. Depuis son Doctorat en géographie, elle travaille sur la mobilisation politique des personnes émigrées et exilées, en provenance d’abord de Russie, mais aussi maintenant d’Ukraine. De 2017 à 2022, elle a fait partie du projet ANR Resistic dans le cadre duquel elle a pu se pencher sur l’exil des professionnels russes de l’espace public en UE et dans les pays de l’ex-URSS. Depuis le début de la guerre en Ukraine, elle a rejoint différentes initiatives de recherche nationales et internationales sur les actions collectives actuelles de personnes exilées ukrainiennes et russes, plus spécifiquement en France et en Géorgie. Elle est membre, entre autres, du projet ANR EXILEST qui portera sur la politisation de personnes exilées ukrainiennes, bélarusses et russes en Pologne, Lituanie et Géorgie, ainsi que du projet de recherche-action UK-AURA sur l’accueil de personnes réfugiées d’Ukraine en Auvergne-Rhône-Alpes. Elle fait en outre partie de l’association grenobloise Ukraine-Grenoble-Isère qui aide les personnes réfugiées d’Ukraine et organise des convois en Ukraine.