Édito

Qu’attendons-nous encore des images de migra­tions ? Elles saturent nos écrans de longue date. Et nos regards, un temps accro­chés par quelques visions-chocs, finissent par glisser sur ces figures d’hommes, de femmes et d’enfants qui rongent leur frein dans les camps et les campe­ments, affrontent les océans et les déserts, frappent à nos portes. Images deve­nues rituelles, toile de fond invi­sible à force d’être vue.

D’où l’ambition du festival « Images de migra­tions » : décaper le regard, élargir la focale, croiser les points de vue, emprunter des chemins inédits où le constat le plus impla­cable se charge de poésie, où l’image porte l’analyse au lieu de l’expédier.

Chaque projec­tion donnera lieu à un débat avec des chercheur.e.s de l’Institut Conver­gences Migra­tions, choisis pour leur expé­rience du terrain mais aussi pour leur capa­cité à la partager. Ils répon­dront aux inter­ro­ga­tions du public.

Les respon­sables des salles mobi­li­sées pour « Images de migra­tions » ont retenu une ving­taine de films, se répar­tis­sant en quatre théma­tiques : Diaspora chinoise, Immigration/​Intégration, Love in migra­tion et Parcours Frontières.

Trois ateliers permet­tront de décou­vrir la fabrique de l’image :

  • les migrants vus par les cher­cheurs (Calais, Cinéma Alhambra)
  • les stéréo­types de l’immigré dans le cinéma fran­çais (Auber­vil­liers, Campus Condorcet)
  • les films tournés par les nouvelles géné­ra­tions dans les écoles de cinéma (Paris, Musée national de l’Histoire de l’immigration).

« Images de migra­tions » inscrit son festival dans l’actualité avec cinq avant-premières :

  • Toni, de Jean Renoir, en version restaurée
  • Il Mio Corpo, de Michele Pennetta
  • Pour votre confort et votre sécu­rité, de Frédéric Mainçon
  • Fabu­lous, d’Audrey Jean-Baptiste
  • Piazza Vittorio, d’Abel Ferrara

Toute l’équipe d’« Images de Migra­tions » vous souhaite de belles rencontres à Calais, Cler­mont-Ferrand, Auber­vil­liers, Romain­ville, Bagnolet, Paris, Marseille !

Fran­çois Héran, direc­teur de l’Institut Conver­gences Migrations, 
et Jean-Barthé­lemi Debost, respon­sable de la média­tion scientifique 
et des parte­na­riats locaux de l’Institut Conver­gences Migrations