De facto Actu n°3 | Mai 2024

3 | Mai 2024 

Exils LGBT+ 

À l’occasion de la Journée inter­na­tio­nale contre l’homophobie, la trans­phobie et la biphobie du 17 mai, ce numéro de De facto – Actu inter­roge les expé­riences vécues de l’exil par les mino­rités sexuelles et de genre. Au-delà des persé­cu­tions subies par les personnes LGBT+[1]Lesbiennes, Gays, Bisexuels, Trans. Dans ce numéro, les auteur​.es ont parfois choisi d’autres acro­nymes pour dési­gner l’ensemble du spectre des personnes en dehors de la norme hété­ro­sexuelle et cisgenre (« I » renvoie à « Inter­sexes » et « Q » à « queer »). qui peuvent les pousser à quitter leur pays, il s’agit de docu­menter la diver­sité des obstacles auxquels elles sont confron­tées à diffé­rentes étapes de leur migra­tion. Blocage dans des « pays de transit », rela­tions complexes avec les compa­triotes, obstacles dans l’accès à la santé ou à l’hébergement : les exilé.es LGBT+ font face, comme les autres, aux ferme­tures des fron­tières et au durcis­se­ment des poli­tiques migra­toires et d’asile qui exacerbent ou ajoutent des diffi­cultés à celles qu’ils et elles rencontrent déjà en raison de leur orien­ta­tion sexuelle ou iden­tité de genre minoritaires.

Les textes de ce numéro reprennent une partie des commu­ni­ca­tions qui ont été présen­tées lors de la journée d’étude pluri­dis­ci­pli­naire « Exils LGBT+ » qui a eu lieu le 13 mai sur le Campus Condorcet (Auber­vil­liers), en présence de George Pau-Langevin, adjointe à la Défen­seure des Droits, et d’Olivier Klein, délégué inter­mi­nis­té­riel de la DILCRAH[2]Délé­ga­tion inter­mi­nis­té­rielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT.. Fruit d’une colla­bo­ra­tion entre l’Institut Conver­gences Migra­tions et l’ARDHIS[3]Asso­cia­tion pour la recon­nais­sance des droits des personnes homo­sexuelles et trans à l’immigration et au séjour., cet événe­ment a souhaité mettre en avant la fécon­dité des échanges entre le monde acadé­mique et le monde asso­ciatif dans la produc­tion des savoirs. Si une grande partie des recherches acadé­miques présen­tées ont été réali­sées au sein ou en colla­bo­ra­tion avec des asso­cia­tions spécia­li­sées, ces dernières ne se réduisent pas à un terrain d’enquête, mais construisent aussi des analyses et des données. C’est la raison pour laquelle cette journée a donné voix aussi bien à des cher​cheur​.es qu’à des représentant.es d’associations : ANKH, Arc Essen­tiel et Urgence Homo­phobie. La présen­ta­tion à la fin de ce numéro de reven­di­ca­tions portées par ces asso­cia­tions rappelle combien les poli­tiques publiques ont à gagner à se nourrir de ces échanges entre mondes acadé­mique et associatif.

Florent Chos­sière et Aude Rieu, pour la coor­di­na­tion scien­ti­fique du numéro

Notes

Notes
1 Lesbiennes, Gays, Bisexuels, Trans. Dans ce numéro, les auteur​.es ont parfois choisi d’autres acro­nymes pour dési­gner l’ensemble du spectre des personnes en dehors de la norme hété­ro­sexuelle et cisgenre (« I » renvoie à « Inter­sexes » et « Q » à « queer »).
2 Délé­ga­tion inter­mi­nis­té­rielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT.
3 Asso­cia­tion pour la recon­nais­sance des droits des personnes homo­sexuelles et trans à l’immigration et au séjour.