Évolution du nombre d’étudiants étrangers en France de 1998 à 2016

Lama Kabbanji, démographe 

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Évolution du nombre d’étudiants étrangers en France de 1998 à 2016

La France se classe depuis des décen­nies parmi les premiers pays de desti­na­tion des étudiants inter­na­tio­naux dans le monde. En 2018, selon les données de Campus France, elle est en 4e posi­tion après les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie, et en première posi­tion parmi les pays non anglophones.

Ce qui a changé ces dernières années, c’est l’émergence de nouveaux pays attrac­tifs comme l’Allemagne, le Canada, la Russie et la Chine ou encore l’Arabie Saou­dite, les Pays-Bas ou la Turquie. Les étudiants inter­na­tio­naux ont donc une plus grande palette de choix, raison de plus pour que la France perde sa posi­tion actuelle si jamais la hausse des frais de scola­rité pour les étudiants étran­gers était appli­quée cette année.

Pourquoi les étudiants internationaux en master et doctorat choisissent-ils la France ?

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Source : AIMS (Academic Inter­na­tional Migra­tion Survey), 2016–2017
Légende : CoB : Country of Birth (Pays de nais­sance) ; CoG : Country of On-going degree (Pays d’étude – France)

En 2016–2017, avec Anto­nina Leva­tino et Sorana Toma, nous avons conduit une enquête en ligne appelée AIMS (Academic Inter­na­tional Migra­tion Survey) auprès d’étudiants inter­na­tio­naux inscrits en master ou en doctorat en France, en Espagne et au Royaume-Uni.

En France, 1 173 étudiants inter­na­tio­naux venus de nombreux pays ont répondu à notre enquête, dont 643 inscrits en master et 520 en doctorat. 52 % de ces étudiants étaient des femmes.

Parmi les ques­tions que nous leur avons posées figurent les raisons les ayant conduit à venir étudier en France. Les étudiants devaient indi­quer l’importance accordée à chacun des 16 motifs proposés dans le questionnaire. 

Les deux raisons les plus citées restent la répu­ta­tion des établis­se­ments fran­çais d’enseignement supé­rieur et la valeur du diplôme pour accéder à une carrière inter­na­tio­nale, une carrière en France ou dans le pays d’origine. Ce dernier argu­ment est parti­cu­liè­re­ment impor­tant pour les étudiants en master. Figurent égale­ment les possi­bi­lités de finan­ce­ment et le faible coût des études de même que la connais­sance du français. 

L’examen des motifs selon l’origine géogra­phique des étudiants montre que les prin­ci­pales raisons décla­rées par les étudiants afri­cains sont sensi­ble­ment les mêmes que celles de l’ensemble des étudiants inter­na­tio­naux inter­rogés. Et ce sont les étudiants origi­naires d’Amérique du Nord qui citent le faible coût des études en France comme une des prin­ci­pales raisons de leur choix pour l’Hexagone.



Crédits images : Lama Kabbanji

Auteur

Lama Kabbanji est cher­cheuse à l’Institut de recherche pour le déve­lop­pe­ment (IRD), ratta­chée au labo­ra­toire CEPED, membre des Collec­tifs MobÉ­lites et Univer­sité Ouverte et fellow de l’ICM.

Voir aussi
Pour citer cet article

Lama Kabbanji, “Évolu­tion du nombre d’étudiants étran­gers en France de 1998 à 2016”, Dossier “Les mobi­lités étudiantes et le plan gouver­ne­mental ‘Bien­venue en France’”, De facto [En ligne], 5 | mars 2019, mis en ligne le 15 mars 2019. URL : https://www.icmigrations.cnrs.fr/2019/03/15/defacto‑5–004/

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