« Le CEPR est une épée de Damoclès pesant sur tout étranger séjournant en France », Serge Slama, Basta !, 18 juillet 2024

Serge Slama, profes­seur de droit public et cher­cheur affilié à l’IC Migra­tions, a publié, jeudi 18 juillet 2024, un article dans le média Basta ! : « Loi immi­gra­tion : un décret « risque de produire un grand nombre de sans-papiers » ».

Il y décrypte le contenu de certains décrets rela­tifs à l’asile, l’immigration et l’intégration, publié durant le mois de juillet 2024 à la veille d’un chan­ge­ment de gouver­ne­ment. Ces décrets concré­tisent « une tren­taine de dispo­si­tions » de la loi immi­gra­tion, adoptée le 26 janvier 2024 et qui » constitue la loi le plus restric­tive en droit des étran­gers de la cinquième Répu­blique », rappelle Serge Slama. 

Le juriste s’in­quiète notam­ment « d’un décret relatif au contrat d’engagement au respect des prin­cipes de la Répu­blique (CEPR) (…) en parti­cu­lier son annexe qui définit préci­sé­ment les sept prin­cipes auxquels tout étranger « accueilli » (sic) en France doit, par une décla­ra­tion sur l’honneur, obli­ga­toi­re­ment sous­crire », et qui doit condi­tionner l’attribution des titres de séjour. 

« Cette mesure risque de produire un grand nombre de sans-papiers qui feront l’objet d’une obli­ga­tion de quitter le terri­toire fran­çais (OQTF) pas néces­sai­re­ment exécu­table », souligne le juriste.

« Ce contrat [d’engagement aux prin­cipes de la Répu­blique] est une épée de Damo­clès pesant sur tout étranger séjour­nant en France – quel que soit son statut […]. N’importe quel étranger – y compris un homme d’affaire, un trader ou un étudiant inter­na­tional améri­cain, anglais ou japo­nais – est soumis à ce contrat répu­bli­cain. », explique-t-il. 

« Le danger, c’est que le non-respect de ces prin­cipes devienne un prétexte pour pouvoir très faci­le­ment remettre en ques­tion le droit au séjour d’un étranger. A la moindre incar­tade, de plus en plus de personnes étran­gères seront irré­gu­la­ri­sées par les préfec­tures », s’in­quiète Serge Slama. 

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