Mehdi Alioua, sociologue, professeur à l’université internationale de Rabat, et fellow international de l’IC Migrations, a accordé une interview au site spécialisé InfoMigrants. Il livre un point de situation sur l’arrivée, chaque année, de milliers de mineurs marocains aux abords de l’enclave espagnole de Ceuta.
« L’attrait de l’Espagne reste fort. Depuis les côtes marocaines, les jeunes voient les lumières de Ceuta la nuit. L’enclave leur paraît toute proche, accessible », explique Mehdi Alioua. Au point de tenter de la franchir, au péril de leurs vies. « La militarisation de la frontière a rendu les choses bien plus compliquées. Les Marocains sont contraints de trouver d’autres solutions, plus dangereuses, pour passer », souligne le sociologue.
Il fustige la responsabilité de l’Europe, qui collabore avec le Maroc pour surveiller le littoral marocain. « Cette surveillance, en partie financée par l’Union européenne via des accord avec Rabat, reste malgré tout inefficace. L’Europe veut toujours plus de garde-côtes, de moyens, mais où va-t-on s’arrêter ? », demande-t-il, estimant que l’Europe doit « prendre ses responsabilités et mettre en place une liberté de circulation plus vaste à l’égard des Marocains qui, quoi qu’on fasse pour les en empêcher, partiront ».
Pour lire l’entretien dans son intégralité :