« Depuis les côtes marocaines, les jeunes voient les lumières de Ceuta la nuit. L’enclave leur paraît toute proche, accessible », Mehdi Alioua, InfoMigrants, 8 mars 2024

Mehdi Alioua, socio­logue, profes­seur à l’université inter­na­tio­nale de Rabat, et fellow inter­na­tional de l’IC Migra­tions, a accordé une inter­view au site spécia­lisé Info­Mi­grants. Il livre un point de situa­tion sur l’arrivée, chaque année, de milliers de mineurs maro­cains aux abords de l’enclave espa­gnole de Ceuta.

« L’attrait de l’Espagne reste fort. Depuis les côtes maro­caines, les jeunes voient les lumières de Ceuta la nuit. L’enclave leur paraît toute proche, acces­sible », explique Mehdi Alioua. Au point de tenter de la fran­chir, au péril de leurs vies. « La mili­ta­ri­sa­tion de la fron­tière a rendu les choses bien plus compli­quées. Les Maro­cains sont contraints de trouver d’autres solu­tions, plus dange­reuses, pour passer », souligne le sociologue.

Il fustige la respon­sa­bi­lité de l’Europe, qui colla­bore avec le Maroc pour surveiller le littoral maro­cain. « Cette surveillance, en partie financée par l’Union euro­péenne via des accord avec Rabat, reste malgré tout inef­fi­cace. L’Eu­rope veut toujours plus de garde-côtes, de moyens, mais où va-t-on s’ar­rêter ? », demande-t-il, esti­mant que l’Europe doit « prendre ses respon­sa­bi­lités et mettre en place une liberté de circu­la­tion plus vaste à l’égard des Maro­cains qui, quoi qu’on fasse pour les en empê­cher, partiront ».

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