A l’occasion de la remise en question de l’aide médicale d’État (AME) par le Sénat lors de l’examen du projet de loi sur l’immigration, entamé au Sénat lundi 6 novembre, Christophe Adam, médecin généraliste et chercheur affilié à l’IC Migrations propose une nouvelle approche de ce dispositif dans une tribune publiée dans La Croix.
Il dénonce l’instrumentalisation de l’AME par les politiques des différents bords. Il affirme : « à travers l’AME, c’est un des fondements de notre assurance-maladie dont nous parlons.»
Christophe Adam précise que l’AME représente seulement 0,5% du budget global de l’assurance maladie. Il rappelle également que la France bénéfice d’un système de santé construit sur un socle de solidarité fort. On peut se soigner sans s’endetter, notamment les maladies les plus graves et les plus rares.
Le médecin généraliste conçoit que ce système ne peut être élargi au monde entier mais s’interroge sur les arbitrages et les choix à faire pour limiter le périmètre des bénéficiaires.
Il propose de changer de postulat en cherchant à alimenter le financement de l’AME grâce au marché international de la santé. Cela passerait par la taxation des soins de haute technologie aux plus riches étrangers pour alimenter une caisse de solidarité pour les plus pauvres.
Il résume ainsi : « Au lieu de polémiquer ou d’instrumentaliser l’AME […], nous pourrions repenser les sources de financement de notre assurance-maladie pour offrir demain encore, à tous ceux qui vivent sur notre territoire, la possibilité de bénéficier des soins adaptés, même les plus coûteux.»
Pour en savoir plus, le n°31 de De facto sur l’AME : « L’aide médicale d’État, la fabrique d’un faux problème »
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