« La frontière ne serait plus qu’un théâtre, où les États européens mettent en scène leur volonté insincère de contrôle de l’immigration » analyse Antoine Pécoud, The Conversation, 22 octobre 2023

Antoine Pécoud, profes­seur de socio­logie à l’Uni­ver­sité de Sorbonne Paris Nord et direc­teur du dépar­te­ment POLICY de l’IC Migra­tions démontre dans The Conver­sa­tion en quoi Lampe­dusa est devenu un symbole des mythes migra­toires européens.

Dix ans après le naufrage qui a provoqué la mort de plus de 300 migrants à Lampe­dusa, l’île italienne a connu un nouvel épisode de crise migra­toire avec l’ar­rivée de dizaine de milliers de migrants en quelques jours en septembre 2023. Les Etats euro­péens ont réagi de la même manière qu’en 2013, en renfor­çant le contrôle des frontières.

L’im­pres­sion est la même à l’échelle fran­çaise. Antoine Pécoud affirme : « au rythme de presque une nouvelle loi par an, le pays est engagé dans un processus continu et proba­ble­ment sans fin, […] qui voit une nouvelle loi chasser la précé­dente sans que le « problème » posé par les migra­tions ne soit d’une quel­conque manière résolu. »

Le cher­cheur revient égale­ment sur le mythe de l’appel d’air qui affirme qu’un accueil décent des exilés entrai­ne­rait un afflux massif. Ce mythe a été démenti mais continue de guider les poli­tiques migra­toires euro­péennes. « Chaque nouvelle « crise » migra­toire constitue une raison de plus pour les sociétés euro­péennes de réitérer leur croyance dans un horizon utopique qui les verrait atteindre leur objectif de « maîtrise des flux migra­toires »».

Pour illus­trer ses propos, il présente l’exemple italien. La blocage les flux migra­toires est en réalité un « objectif » impos­sible à atteindre et le pays a recours aux sans-papiers pour combler la pénurie de main‑d’œuvre.

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