Coordonné par Adèle Sutre et Nina Wöhrel
Le patrimoine est le fruit d’une opération intellectuelle, mentale et sociale qui implique des choix autant que des oublis. Relevant de la « magie sociale », comme le rappelle le géographe Olivier Lazzarotti, la patrimonialisation s’inscrit tout autant dans un travail scientifique que dans un volet social et politique. Par conséquent, elle mobilise une grande diversité d’acteurs. Tandis que certains objets sont mis en lumière, d’autres sont laissés dans l’ombre. Pendant longtemps, le patrimoine était essentiellement architectural puis il a concerné une diversité d’objets toujours plus grande, jusqu’à devenir même immatériel. Il s’est aussi progressivement appliqué à des périodes de l’histoire de plus en plus récentes. Aujourd’hui, la patrimonialisation d’objets et de pratiques liés aux dynamiques migratoires se développe et offre la possibilité aux mémoires des migrations d’émerger dans l’espace public.
Sommaire
Militer pour la mémoire et le mémorial : le cas du camp d’internement de Rivesaltes (Pyrénées-Orientales)
Mathilde Pette, sociologue
Un musée du logement populaire pour raconter les migrations
Entretien avec Fabrice Langrognet, historien
Evelyne Ribert, sociologue
Yahya Al-Abdullah, anthropologist
« Histoire d’une exposition », Marianne Amar, historienne & « Des archives des luttes par le droit et pour les droits des personnes étrangères », Emmanuel Blanchard, politiste et historien