PUBLI : Arnaud Philippe et Jérôme Valette, « Immigration et délinquance : réalités et perceptions », La Lettre du CEPII, n° 436

La Lettre du CEPII, n°436 : « Immi­gra­tion et délin­quance : réalités et perceptions »

Le projet de loi sur l’immigration qui devait être débattu au Parle­ment propo­sait de « rendre possible l’éloignement d’étrangers consti­tuant une menace grave pour l’ordre public ». Une manière, peut-être, de répondre aux inquié­tudes persis­tantes de ceux qui, dans les enquêtes d’opinion, estiment que l’immigration aggrave la délin­quance. Pour­tant, les études réali­sées dans diffé­rents pays concluent sans ambi­guïté que les immi­grés ne sont pas à l’origine d’une augmen­ta­tion des taux d’infraction dans les pays d’accueil. Et si les étran­gers en situa­tion irré­gu­lière ont une proba­bi­lité plus forte de commettre des vols, un meilleur accès au marché du travail peut résorber cet écart. La surre­pré­sen­ta­tion des immi­grés dans les statis­tiques offi­cielles mais aussi le trai­te­ment média­tique de la délin­quance permettent de comprendre l’écart entre percep­tions et réalité. Lorsque les médias adoptent un trai­te­ment plus neutre de l’origine natio­nale ou étran­gère des auteurs présumés d’infractions, les inquié­tudes à l’égard de l’immigration se réduisent. C’est en tout cas ce que montre l’expérience alle­mande en la matière.

Les auteurs : Arnaud Philippe est écono­miste et ensei­gnant-cher­cheur à l’université de Bristol. Jérôme Valette est écono­miste au CEPII et direc­teur du dépar­te­ment DYNAMICS à l’Ins­titut Conver­gences Migrations.

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