« La succession des lois sur l’immigration accroît la complexité du système », avance François Héran, L’Obs, 23 fév. 2023

À l’occasion de la sortie prochaine de son ouvrage Immi­gra­tion : Le grand déni (coll. La Répu­blique des idées, Seuil, 2023) Fran­çois Héran, Profes­seur au Collège de France et direc­teur de l’Ins­titut Conver­gences Migra­tions, a été inter­viewé dans L’Obs.

Dans cet entre­tien, il revient sur le projet de loi du gouver­ne­ment « Immi­gra­tion et inté­gra­tion » qui doit être examiné au Sénat à partir du 28 mars. « La succes­sion des lois sur l’im­mi­gra­tion – en moyenne une tous les dix-huit mois – accroît la complexité du système, comme l’a souligné le Conseil d’État. […] la loi pour­rait enca­drer de façon plus ration­nelle les régu­la­ri­sa­tions qui s’im­posent. Encore faudrait-il s’at­ta­quer aux causes profondes des dysfonc­tion­ne­ments. », analyse-t-il.

Fran­çois Héran réagit égale­ment au volet du projet qui prévoit de condi­tionner le droit au séjour à une inté­gra­tion déjà réussie : « On met la charrue avant les bœufs quand on place la barre de l’in­té­gra­tion toujours plus haut, toujours plus tôt. Pour toutes les géné­ra­tions d’im­mi­grants, l’in­té­gra­tion était la consé­quence du séjour et non pas un préalable. »

Enfin, il revient plus large­ment sur le débat public autour de l’im­mi­gra­tion évoqué dans son livre à paraître le 3 mars prochain : « Mon message est double : oui, la poussée migra­toire est forte en Europe, y compris en France, mais nous ne sommes pas à la pointe du mouve­ment, plutôt en retrait. Le débat public s’apai­se­rait si on admet­tait qu’il faut « faire avec » l’im­mi­gra­tion. C’est un discours diffi­cile à tenir mais, à long terme, le seul réaliste. » 

L’en­tre­tien est à retrouver dans le dernier numéro de L’Obs paru le 23 février :