« Il se crée un parler de la migration et un parler des campements », analyse Marie-Caroline Saglio-Yatzimirsky, RFI, 1er fév. 2023

Marie-Caro­line Saglio-Yatzi­mirsky, anthro­po­logue, psycho­logue et direc­trice adjointe de l’Ins­titut Conver­gences Migra­tions est récem­ment inter­venue dans l’émis­sion De vive(s) voix de Pascal Paradou sur RFI.

Elle est revenue sur l’en­quête menée pendant quatre ans, avec des anthro­po­logues, des socio­logues et des socio­lin­guistes, pour analyser les langues qui s’y parlent dans les centres d’ac­cueil de migrants.

« C’est dans les langues que tout se joue : l’exil, l’asile, la rencontre, la culture… L’hypothèse anthro­po­lo­gique et socio-linguis­tique que nous avons est que, à travers toutes ces langues, se crée un parler de la migra­tion et un parler des campe­ments. », analyse Marie-Caro­line Saglio-Yatzimirsky.

Cette enquête a donné lieu à la publi­ca­tion d’un ouvrage, co-dirigé avec Alexandra Galit­zine-Loumpet : Lingua (non) grata, Langues, violences et résis­tances dans les espaces de la migration, (éd. Presses de l’Inalco).

La rencontre cultu­relle et langa­gière permet de penser une autre forme d’ac­cueil des migrants : « Repartir de la langue avec cet « autre » permet de tenter d’autres formes de média­tion et d’écoute et de repenser la place domi­nante du fran­çais. Le rapport de pouvoir entre les langues est très présent. », détaille Marie-Caro­line Saglio-Yatzimirsky.

Elle précise égale­ment que : « Malgré toutes ces langues, il y a des récits communs, portés par des tradi­tions cultu­relles, comme celles du départ ou du voyage mais avec la violence de la perte de son pays, de ses proches. »

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