« Que ferait un État qui ne serait pas obstinément guidé par les politiques de la peur et l’obsession d’être assiégé sur un territoire fermé, selon la pensée reptilienne de l’extrême droite et dont Gérald Darmanin se fait l’écho au sein du gouvernement ? » demande Michel Agier, Libération, 6 déc. 2022

Dans une tribune parue dans Libé­ra­tion, Michel Agier, anthro­po­logue et fellow de l’Ins­titut Conver­gences Migra­tions, revient sur le contexte qui entoure le nouveau projet de loi sur l’im­mi­gra­tion et l’asile. Il dénonce le fait que le gouver­ne­ment fran­çais laisse trop souvent porter sa poli­tique migra­toire par les idées des partis d’ex­trême droite ; en témoigne, « l’épi­sode de l’ Ocean Viking début novembre a montré l’at­ta­che­ment de ce gouver­ne­ment aux poli­tiques de la peur. »

En imagi­nant une poli­tique migra­toire fondée sur des valeurs, les faits et la science, Michel Agier remarque qu’il y a très peu de dialogue sur la ques­tion migra­toire en France : « [Le gouver­ne­ment] admet­trait que la part de l’Europe et plus encore de la France dans l’accueil de ces déplacés est mineure en compa­raison des pays du Sud, et bien en-dessous de leur place rela­tive dans le monde en termes démo­gra­phiques ou écono­miques. Il ferait les efforts possibles et néces­saires au plan national pour accueillir ces personnes de manière paci­fiée et sans créer de chaos ou de polé­mique (comme cela a été fait pour 100 000 déplacés ukrai­niens en quelques semaines). Et il agirait très vite à l’échelle inter­na­tio­nale avec les instances, les orga­ni­sa­tions, les sociétés civiles, les experts et cher­cheurs qui se soucient d’un équi­libre cosmopolitique. »

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