« La meilleure façon d’améliorer le taux d’exécution des obligations de quitter le territoire français (OQTF) serait de diminuer drastiquement le nombre d’OQTF prononcées » propose Serge Slama, Le Club des Juristes, 24 oct. 2022

Profes­seur de droit public à l’Uni­ver­sité Grenoble-Alpes, fellow de l’ICM et co-direc­teur du Master droit des libertés, Serge Slama a récem­ment publié un article dans Le Club des Juristes suite au meurtre de Lola le 14 octobre 2022 et de la polé­mique autour de la personne mise en examen pour ce meurtre.

La média­ti­sa­tion et l’ins­tru­men­ta­li­sa­tion de cette affaire par des person­na­lités et les réseaux d’ex­trême droite est, selon Serge Slama, l’oc­ca­sion de revenir sur les diffi­cultés d’exé­cu­tion des obli­ga­tions de quitter le terri­toire fran­çais (OQTF).

Il explique que le nombre d’étran­gers faisant l’objet d’OQTF est très élevé, mais que cepen­dant le taux d’exé­cu­tion de ces OQTF reste faible. Pour­quoi ? Selon lui, d’une part, le « vrai problème » est que depuis plus de trente ans, le recours à l’uti­li­sa­tion massive des OQTF ne fait, en réalité, qu’ac­croître le nombre d’étran­gers en situa­tions irré­gu­lière. D’autre part, il n’existe à l’heure actuelle aucune comp­ta­bi­lité des personnes ayant reçu une OQTF et ayant quitté le terri­toire fran­çais ou ayant été par la suite régu­la­ri­sées. Para­doxa­le­ment et obsti­né­ment, « face à ces statis­tiques, la seule recette adoptée par tous les gouver­ne­ments depuis une ving­taine d’an­nées a été de rendre les procé­dures d’éloi­gne­ment de plus en plus déro­ga­toires et expéditives. »

Serge Slama dénonce : « Plutôt que d’en­vi­sager un autre droit des étran­gers, on préfère, le plus souvent, livrer le droit des étran­gers aux idées des charo­gnards. »

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