Florent Chossière, fellow de l’Institut Convergences Migrations, soutient sa thèse pour l’obtention du grade de docteur de géographie. La soutenance aura lieu le 1er décembre 2022 à 14h, à l’Auditorium Georges Perec, campus Descartes de l’Université Gustave Eiffel – Bibliothèque Georges Perec, rue des Frères Lumière, 77420 Champs-sur-Marne.
Composition du jury :
- Anne-Laure AMILHAT SZARY – Professeure, Université Grenoble Alpes – Rapporteure
- Marianne BLIDON – Maîtresse de Conférences HDR, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne – Directrice
- Nadine CATTAN – Directrice de Recherche, CNRS, Géographie-cités – Rapporteure
- Sébastien CHAUVIN – Professeur associé, Université de Lausanne – Examinateur
- Olivier CLOCHARD – Chargé de Recherche, CNRS, Migrinter, Université de Poitiers – Examinateur
- Camille SCHMOLL – Directrice d’Études, École des Hautes Études en Sciences Sociales – Examinatrice
- Hélène THIOLLET – Chargée de Recherche, CNRS, CERI – Sciences Po – Examinatrice
- Serge WEBER – Professeur, Université Gustave Eiffel – Directeur
Résumé de la thèse
Le contexte oppressif à l’égard des minorités sexuelles et de genre dans plusieurs pays conduit certaines personnes à migrer à destination de l’Europe pour se mettre en sécurité. Une partie d’entre elles arrive en France où elles initient une demande d’asile qui invoque spécifiquement les persécutions subies en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre (OSIG). L’émergence et la stabilisation depuis une trentaine d’années de ce motif de demande d’asile a élargi le cadre d’octroi de protections internationales. Toutefois, les difficultés d’accès au statut de réfugié·e sont nombreuses dans un contexte de politiques migratoires et d’asile restrictives et marquées par le soupçon à l’égard des demandeur·ses d’asile. À rebours des représentations qui appréhendent la migration des minorités sexuelles et de genre des pays du Sud vers les pays du Nord comme un simple mouvement de « libération », cette thèse rend compte d’une autre réalité en redonnant toute son épaisseur et sa complexité à l’expérience vécue de la migration par des personnes qui demandent l’asile au motif de l’OSIG en France. La perspective d’analyse est renversée puisqu’il ne s’agit pas d’étudier la migration et ses effets à l’aune des persécutions subies dans le pays d’origine, mais au prisme du cadre spécifique de la demande d’asile qui l’encadre dans le pays d’arrivée et de ses contraintes. Pour ce faire, ce travail s’appuie sur une enquête ethnographique de trois ans réalisée en situation de participation observante au sein d’une association parisienne spécialisée dans l’accompagnement à cette demande d’asile. Le premier axe d’analyse resitue la demande d’asile OSIG dans les parcours biographiques et migratoires plus larges des enquêté·es et témoigne de la multiplicité des déterminants qui conduisent à cette procédure au-delà des seules persécutions. Un second temps est consacré à l’étude de la double épreuve que constitue la demande d’asile : celle de la « crédibilité » aux yeux des institutions d’une part ; celle de la condition de demandeur·se d’asile au quotidien d’autre part. Le dernier axe rend compte de la façon dont l’expérience minoritaire sexuelle et de genre est reconfigurée dans le pays d’arrivée par les nouvelles contraintes et les nouveaux rapports de pouvoir auxquels les individus sont confrontés, à commencer par les implications multiples et multiscalaires du statut migratoire particulier de demandeur·se d’asile.
Contact pour assister à la soutenance et obtenir les informations pratiques : florent.chossiere@u‑pem.fr
Programme détaillé
Soutenance‑F.-Chossiere