« La thèse d’une importation états-unienne de la théorisation de la race laisse croire à une asymétrie radicale de ces échanges, dans le but affiché de discréditer les études conduites en France » constatent Solène Brun et Claire Cosquer, AOC, 30 août 2022

Dans leur article, paru dans AOC, Solène Brun, socio­logue et coor­di­na­trice scien­ti­fique du dépar­te­ment INTEGER de l’Ins­titut Conver­gences Migra­tions, et Claire Cosquer, socio­logue et fellow de l’Ins­titut Conver­gences Migra­tions, décons­truisent le mythe de l’im­por­ta­tion du concept de la race des États-Unis. Les posi­tions qui soutiennent ce mythe « sont a minima simpli­fi­ca­trices, voire infon­dées ».

En retra­çant l’his­toire de la socio­logie de la race jusqu’au début du XXe siècle, Brun et Cosquer montrent comment les diffé­rents concepts théo­riques se sont influencés d’une manière réci­proque : « Le travail de F. Fanon est un exemple de ce que manque la thèse d’une impor­ta­tion états-unienne des théo­ri­sa­tions de la race : non seule­ment elle néglige les travaux fran­çais, mais plus encore l’influence que ceux-ci ont préci­sé­ment eue, par la suite, sur les travaux états-uniens. »

Elles expliquent qu’il s’agit plutôt d’une impor­ta­tion des voix réac­tion­naires états-uniennes et des critiques exprimés sur les ethnic and racial studies aux États-Unis dans le discours fran­çais : « Les récents anathèmes lancés contre les études parfois dites « déco­lo­niales » ou « inter­sec­tion­nelles » dans les univer­sités fran­çaises, qui visent assez indif­fé­rem­ment tous travaux qui mobi­lisent le concept de race dans une pers­pec­tive critique, semblent eux-mêmes s’inspirer des États-Unis. »

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