AAC : Séminaire de formation doctorale « Migrations contraintes en Méditerranée orientale de l’Antiquité à nos jours », Athènes, 3–7 oct. 2022 — LIMITE : 30/​05/​2022

L’École fran­çaise d’Athènes, en colla­bo­ra­tion avec l’EHESS (ANHIMA, CETOBaC, CRH) et l’Institut d’histoire moderne et contem­po­raine (UMR 8066 : CNRS, École normale supé­rieure, Univer­sité Paris 1 Panthéon – Sorbonne) orga­nise un sémi­naire de forma­tion docto­rale sur le thème des Migra­tions contraintes en Médi­ter­ranée orien­tale de l’Antiquité à nos jours.

Programme scientifique

Depuis quelques années, la crise dite « migra­toire » ou « des réfu­giés », constitue un thème central de notre quoti­dien. Il occupe une bonne part de l’opinion publique et de la poli­tique euro­péenne. Celle-ci ne s’accorde d’ailleurs pas face à une crise huma­ni­taire qui affecte plusieurs régions de l’Europe. La Médi­ter­ranée orien­tale compte parmi les régions les plus concer­nées par les flux de personnes contraintes de quitter leur pays, le plus souvent en Asie ou en Afrique. Cette région au carre­four de trois conti­nents se situe à l’épicentre ou à proxi­mité de boule­ver­se­ments majeurs, d’ordre poli­tique, écono­mique, mili­taire ou autre, qui forcent les personnes à quitter leur foyer et à en cher­cher un autre. Pour cette partie du monde, qui a accueilli de nombreuses civi­li­sa­tions depuis l’Antiquité, les phéno­mènes migra­toires, les flux de personnes contraintes ou forcées de se déplacer, sont loin d’être une nouveauté. Les problèmes auxquels elle se trouve confrontée ne devraient donc pas être traités comme parti­cu­liers à notre temps, mais comme une tendance lourde de notre histoire sur la très longue durée. En effet, depuis l’Antiquité, les ques­tions liées aux ostra­cisés, aux exilés, aux bannis, aux rescapés, aux réfu­giés, aux migrants ou à l’asile occupent une place centrale. Elles reviennent sans cesse dans les débats poli­tiques des pays de départ, de transit et d’accueil, en raison des réper­cus­sions sociales, poli­tiques, juri­diques, écono­miques et cultu­relles que ces boule­ver­se­ments suscitent. Pour ne citer que quelques exemples, au VIe siècle avant notre ère, des groupes et des indi­vidus ont quitté les cités ioniennes comme Phocée et Samos, soumises à la pres­sion des rois aché­mé­nides ou à l’instauration des pouvoirs tyran­niques, pour émigrer vers l’Occident. Au seuil de l’époque moderne, l’empire ottoman a accueilli les juifs d’Espagne après 1492, tandis qu’au moment de la chute de ce même empire en 1922 la Grèce a reçu environ 1 200 000 réfu­giés, soit, à l’époque, l’équivalent du cinquième de sa popu­la­tion. À toutes les périodes, ces dépla­ce­ments contraints ont laissé des mémoires et des traces, sous forme de récits, d’objets, de trans­ferts de savoirs et de techniques.

L’École fran­çaise d’Athènes en coopé­ra­tion avec l’École des hautes études en sciences sociales, Paris et l’Institut d’histoire moderne et contem­po­raine (UMR 8066), souhaite parti­ciper à la commé­mo­ra­tion d’un événe­ment central de l’histoire de la Grèce moderne : la défaite de 1922 en Asie mineure qui a entraîné de nombreuses migra­tions contraintes. Pour cela, elle propose ce sémi­naire inter­dis­ci­pli­naire et trans-période de forma­tion docto­rale qui sera un cadre d’échange pour les étudiants en Master et en Doctorat. Le sémi­naire exami­nera comment les migra­tions contraintes ont été vécues par les diffé­rents acteurs, les indi­vidus, les groupes, les asso­cia­tions et les États. Les ques­tions seront posées à la fois pour les lieux de départ, de transit, que ceux-ci aient des fron­tières terrestres ou mari­times, et pour les lieux d’installation. Ces derniers pouvant être des patries imagi­nées, imagi­naires, des décou­vertes heureuses ou malheu­reuses. Ces expé­riences migra­toires très dispa­rates seront surtout exami­nées à partir des traces maté­rielles, mémo­rielles et autres qu’elles ont lais­sées dans les lieux de départ, de transit et de desti­na­tions. Ce choix épis­té­mo­lo­gique nous permettra d’étendre nos inter­ro­ga­tions sur plusieurs disci­plines (archéo­logie, histoire, histoire de l’art, anthro­po­logie, socio­logie, litté­ra­ture) et sur la très longue durée en mettant l’accent sur des théma­tiques et des aspects métho­do­lo­giques diffé­rents à travers ces focales :

  • Culture maté­rielle
  • Focus chro­no­lo­gique : 1922
  • Sources, archives
  • Mémoire, ego-docu­ments
  • Images, repré­sen­ta­tions, musique et son

Au cours de cette semaine de forma­tion docto­rale, les acti­vités scien­ti­fiques se dérou­le­ront sous forme d’ateliers, de confé­rences, et de visites sur le terrain, visant à confronter les diffé­rentes approches plus haut évoquées.

Date limite de candidature

30 mai 2022

Langues de travail

Fran­çais et anglais. Connais­sance passive du fran­çais requise.

Dossier de candidature et modalités pratiques

Le sémi­naire de forma­tion aura lieu à Athènes, Grèce, du 3 au 7 octobre 2022. Il est ouvert aux étudiants inscrits en thèse et aux étudiants de Master 2.

L’EFA prend en charge les frais d’hébergement, de restau­ra­tion et des dépla­ce­ments inté­rieurs des étudiant(e)s retenu(e)s.

Les étudiant(e)s pren­dront en charge leur billet d’avion vers Athènes et devront solli­citer le soutien de leurs centres ou dépar­te­ments de rattachement.

Le dossier de candi­da­ture doit être fait en ligne sur la plate­forme missions de l’EFA au plus tard pour le 30 mai 2022 et comprendra :

  • une fiche de candidature
  • un curri­culum vitae
  • une lettre de motivation
  • une lettre de recommandation
  • une courte présen­ta­tion du sujet de thèse

Page de référence

https://​www​.efa​.gr/​f​r​/​f​o​r​m​a​t​i​o​n​-​a​-​l​a​-​r​e​c​h​e​r​c​h​e​/​s​e​m​i​n​a​i​r​e​s​-​d​e​-​f​o​r​m​a​t​i​o​n​-​d​o​c​t​o​r​a​l​e​/​p​r​o​g​r​a​m​m​e​s​-​d​e​s​-​s​e​m​i​n​a​i​r​e​s​/​2​1​0​4​-​s​e​m​i​n​a​i​r​e​-​d​e​-​f​o​r​m​a​t​i​o​n​-​d​o​c​t​o​r​a​l​e​-​m​i​g​r​a​t​i​o​n​s​-​c​o​n​t​r​aintes

Contact

dir.​moderne@​efa.​gr

Comité scientifique /​Comité d’organisation

  • Angelos Dala­chanis (CNRS, IHMC)
  • Gilles de Rapper (École fran­çaise d’Athènes)
  • Cecilia D’Ercole (EHESS, ANHIMA)
  • Cathe­rine Horel (EHESS, CETOBaC)
  • Marie-Elisa­beth Mitsou (EHESS, GEHM-CRH)