PUBLI : Gilles Bertrand, Catherine Brice et Mario Infelise (dir.), Exil, asile : du droit aux pratiques (XVIe-XIXe siècle), Presses de l’École française de Rome, 2022

Argument

D’où vient la recon­nais­sance de l’asile et quels effets ont eu sur les plans juri­dique et admi­nis­tratif les vagues d’exil qui se sont succédé en Europe, du temps des guerres de Reli­gion à celui des nations du XIX e siècle ? Pour répondre à cette ques­tion, il fallait que l’histoire du droit et celle des idées se combinent avec l’examen des parcours d’individus confrontés à l’attitude de protec­tion ou de surveillance des auto­rités de divers États.


Aux expé­riences de Venise à l’époque moderne et de l’exil protes­tant depuis la Hongrie ou vers les Amériques en passant par les pays du Refuge euro­péen font écho les ajus­te­ments
poli­tiques issus de la Révo­lu­tion et les réponses données au siècle suivant en France ou dans la pénin­sule italienne. Quatre sections struc­turent l’ouvrage. L’asile devient à partir du XVIe siècle une forme juri­dique qui se détache peu à peu de l’Église. Les expé­riences d’exil ponc­tuent une quête de liberté et de tolé­rance reli­gieuse. Les exilés accueillis ou refusés se trans­forment en enjeux de stra­té­gies inter­na­tio­nales des États euro­péens. Enfin, le XIX e siècle donne un contenu effectif à l’asile sans que le droit d’asile soit reconnu et pratiqué de façon univer­selle, lais­sant place à des modes de surveillance et de contrôle de plus en plus affinés