Depuis le déclenchement de l’offensive militaire russe lancée le 24 février en Ukraine, la mobilisation en faveur de l’accueil des exilé·e·s ukrainien·ne·s est considérable, notamment sur le plan humanitaire et dans les pays frontaliers comme la Pologne, la Hongrie ou la Moldavie. Les ministres européens de l’Intérieur sont actuellement en discussion pour organiser l’accueil des personnes qui ont fui les zones de conflit armé et leur accorder une protection temporaire automatique selon une directive européenne de 2001 – directive qui n’a jusqu’alors jamais été activée[1]Directive 2001/55/CE du Conseil du 20 juillet 2001 relative aux normes minimales pour l’octroi d’une protection temporaire en cas d’afflux massif de personnes déplacées et des mesures tendant assurer un équilibre entre les efforts consentis par les États membres pour accueillir ces personnes et supporter les … Lire la suite.
Dans cette tragédie qui se joue à l’est de l’Europe, de nombreux·ses ressortissant·e·s non européen·ne·s vivant en Ukraine se sentent abandonné·e·s. Des milliers d’étudiant·e·s se sont retrouvé·e·s pris·es au piège du conflit en Ukraine, c’est le cas pour plus de 10 000 étudiant·e·s de pays du Maghreb et du Moyen-Orient, mais aussi d’Afrique subsaharienne et centrale. Leur rapatriement se heurte à d’importantes difficultés, voire est impossible. Des étudiant·e·s africain·ne·s dénoncent des agissements racistes d’agent·e·s ukrainien·ne·s ou polonais·es en particulier aux frontières entre les deux pays[2]https://www.brut.media/fr/international/tri-a-la-frontiere-ukraine-pologne-des-etudiants-africains-racontent-06e8a2a1-83a8-4e2f-a0d4-d97a1816495e. Certaines personnes se sont ainsi fait refouler à plusieurs reprises avant de pouvoir entrer dans l’Union européenne.
Au regard de la situation, une campagne a été lancée par le Conseil présidentiel pour l’Afrique[3]https://www.cpafrique.fr/ en partenariat avec CAAP Éducation pour recenser les étudiant·e·s africain·ne·s vivant en Ukraine pour les rapatrier en France et continuer leurs études dans les universités françaises partenaires[4]https://twitter.com/CPAfrique/status/1498695780181368843 ; Coimbra Group, alliances d’universités européennes, a demandé aux institutions européennes d’inclure les étudiant·e·s et personnel·le·s non européen·ne·s actuellement en Ukraine dans les dispositifs de solidarité[5]https://www.coimbra-group.eu/second-coimbra-group-executive-board-statement-on-ukraine/ ; en France, le programme PAUSE d’accueil des chercheur·e·s en danger a ouvert un appel spécifique en direction de l’Ukraine.
Notes[+]
↑1 | Directive 2001/55/CE du Conseil du 20 juillet 2001 relative aux normes minimales pour l’octroi d’une protection temporaire en cas d’afflux massif de personnes déplacées et des mesures tendant assurer un équilibre entre les efforts consentis par les États membres pour accueillir ces personnes et supporter les conséquences de cet accueil |
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↑2 | https://www.brut.media/fr/international/tri-a-la-frontiere-ukraine-pologne-des-etudiants-africains-racontent-06e8a2a1-83a8-4e2f-a0d4-d97a1816495e |
↑3 | https://www.cpafrique.fr/ |
↑4 | https://twitter.com/CPAfrique/status/1498695780181368843 |
↑5 | https://www.coimbra-group.eu/second-coimbra-group-executive-board-statement-on-ukraine/ |