Projection de films, Table ronde, Discussions « Enfance et migrations » — Samedi 5 mars 2022, 14h-21h, Le Rize, Villeurbanne

Journée orga­nisée dans le cadre de Villeur­banne Capi­tale fran­çaise de la culture par le Réseau TRACES & ERIM (Equal Rights & Inde­pendent Media)

14h30 – Discus­sion avec Daniel Deri­vois, auteur du livre « Voyager avec les mineurs non accom­pa­gnés – Repères pour une pratique décen­trée en Protec­tion de l’en­fance », paru chez Chro­nique Sociale en 2021.

Daniel Deri­vois est docteur en psycho­logie, profes­seur à l’Uni­ver­sité de Bour­gogne Franche-Comté, direc­teur adjoint du labo­ra­toire de psycho­logie Psy- Drepi. Il a écrit de nombreux livres et articles, notam­ment Adoles­cents et jeunes du monde – Iden­tités en héri­tage (Univer­si­taires de Dijon Eds, 2020) ou Clinique de la mondialité,Vivre ensemble avec soi-même, vivre ensemble avec les autres (Deboeck supé­rieur, 2017).

« Qu’est-ce que je fais là ? » – Dans son dernier ouvrage Voyager avec les MNA, Daniel Deri­vois invite l’en­semble des personnes impli­quées dans l’ac­com­pa­gne­ment de ces jeunes du monde à explorer et déve­lopper les réponses à cette ques­tion en leur offrant des concepts qui permettent de rendre intel­li­gibles et recon­fi­gurer les méca­nismes struc­tu­rels impac­tant les émotions, gestes, postures, pratiques et contextes profes­sion­nels. En consi­dé­rant l’en­vi­ron­ne­ment-monde dans lequel nous nous inscri­vons au même titre que ces jeunes, les « reje­tons de la mondia­lité », il nous donne des clefs pour « écouter la dimen­sion poli­tique au cœur des symp­tômes des adoles­cents et des dispo­si­tifs mis en place », pour comprendre comment l’his­toire et l’ac­tua­lité, géopo­li­tiques, sociales et écono­miques traversent et façonnent les rela­tions humaines.

16h – Projec­tion SPEAK UP ! Films réalisés par de jeunes exilés dans l’ag­glo­mé­ra­tion lyon­naise et dans la Loire, portés par le Réseau TRACES & ERIM (Partie1)

Bande annonce

> « Prendre Place » (27 minutes) de Alex Tagne, Hamed Diomande, Oumar Ouat­tara et Samba Toun­kara accom­pa­gnés par Marie Taver­nier et Anaëlle Bissardon, au Centre Alpha, foyer de mineurs isolés à Saint-Clément-les-Places, géré par l’as­so­cia­tion Capso – ADAEAR, dans les Monts du Lyonnais .

4 cowboys des temps modernes errent dans un village désert. Au rythme de l’har­mo­nica, ils essaient de faire passer le temps comme ils peuvent. A force d’ar­penter les chemins, ils se croisent de temps en temps, l’oc­ca­sion de converser un peu sur leurs vies : l’ar­rivée dans le village, le premier jour d’école et le quoti­dien en France. Et puis voilà qu’un bus arrive avec cinq belles filles. Est-ce un mirage ? Le calme est de retour au village, nos quatre cowboys se retrouvent autour d’un jeu où les cartes défilent au même rythme que les avis divergent sur les rela­tions amoureuses…

> « C’est mon rêve, C’est la vie » (24 minutes) de Aminata, Asta, Hawa, Mariam, Oumou et Mariam, accom­pa­gnées par Mathilde Delarue et Julien Malassigné.

Le film nous projette dans les rêves de six adoles­centes qui s’in­ventent chacune un person­nage qu’elle aime­rait devenir. En paral­lèle, Aminata, Asta, Oumou, Mariam, Hawa et Mariam nous racontent leur réalité d’au­jourd’hui. C’est mon rêve, c’est la vie esquisse ainsi le portrait de six jeunes femmes pleines d’es­poir, prêtes à se battre pour que leur rêve devienne réalité.

> « Il y a des jours » (20 minutes) de Ahmed, Sidy, Mamadou, Suleïman et Aliou, accom­pa­gnés par Marie Taver­nier et Olivier Chavanon, dans le cadre de l’as­so­cia­tion CAPSO qui gère le dispo­sitif Tempo, lequel accueille des jeunes mineurs non-accom­pa­gnés, logés dans des appar­te­ments à Lyon et ses alentours.

À travers les jours de la semaine qui s’écoulent, des souve­nirs remontent, des espoirs naissent. Il y a des jours où ça va, d’autres plus douloureux.

> « Su Fé (Nuit)» (16 minutes) De Mamady CAMARA, Ibra­hima DIALLO, Ibra­hima Touré FOFANA, Béma KAMAGATE, Baba KAMISSOKO et Tiemoko KOUYATE, accom­pa­gnés par Antoine Dubos, à la La STATION, lieu d’hé­ber­ge­ment de jeunes en attente de la recon­nais­sance de leur mino­rité, géré par l’as­so­cia­tion Le Mas .

La traversée d’une fron­tière, un train, un grand trou, des sirènes d’am­bu­lances ou de poli­ciers, un numéro de télé­phone grif­fonné sur un papier, une photo­gra­phie. La nuit des images, des sons, des souve­nirs ou des figures surgissent pour raconter l’exil.

18h30 – Table ronde « Quelles actions citoyennes en faveur d’un accom­pa­gne­ment des adoles­cents, mineurs isolés, dès leur arrivée sur le territoire ? »

Un collectif lyon­nais rassem­blant de nombreuses asso­cia­tions (Secours Popu­laire Fran­çais, AMIE, CUM, CIMADE, Ligue des Droits de l’Homme, Méde­cins Du Monde, RESF, Jamais Sans Toit…) lance une campagne natio­nale afin d’in­ter­roger les dangers auxquels sont confrontés les jeunes non accom­pa­gnés en attente de recon­nais­sance de leur mino­rité et les diffi­cultés que rencontrent les équipes qui les soutiennent (sur l’en­semble du terri­toire et loca­le­ment). Nous propo­sons lors de cette table ronde d’échanger sur l’ex­pé­rience, la réflexion et les propo­si­tions des acteurs impli­qués dans l’ac­cueil des mineurs isolés.

19h30 – Projec­tion SPEAK UP ! Films réalisés par de jeunes exilés dans l’ag­glo­mé­ra­tion lyon­naise et dans la Loire, portés par le Réseau TRACES & ERIM (Partie2)

> « Le séjour » (10 minutes)
Film collectif réalisé avec les habi­tants du CADA de Miribel, accom­pa­gnés par Hala Rajab (Ciné­Fa­brique)

Dans l’at­tente de leur demande d’asile, Yassin et son fils décident de créer un potager pour les habi­tants. Quelques semaines plus tard, leur demande d’asile est refusée. Ils doivent quitter le CADA.

> « Visages du CADA » (13 minutes)
Film collectif accom­pagné par l’as­so­cia­tion Tillandsia au CADA de Villeurbanne

Des habitant·es du Centre d’Ac­cueil des Deman­deurs d’Asile de Villeur­banne racontent les étapes de leur parcours migra­toire. Du départ de leur pays d’ori­gine à leur arrivée en France, ielles évoquent les condi­tions d’ac­cueil dans les diffé­rents pays qu’ielles ont traversés. Des galères admi­nis­tra­tives aux situa­tions de discri­mi­na­tions et de racisme qu’ielles rencontrent, ielles décrivent leur vie en France. Le CADA appa­raît alors comme un lieu refuge, un répit après les expé­riences de la rue et des lieux infor­mels. Ielles reviennent sur leur quoti­dien au CADA, les acti­vités, les rela­tions avec les travailleur·euses, la soli­da­rité entre habitant·es et leurs espoirs pour l’avenir.

« Mais pour­quoi ? » (27 minutes)
De Kani­shka Osmani, Ataullah Nikzad, Aya Alzu­bair, Muhammed Alzu­bair, Ruzanna Hovhan­ni­syan, Ruth Ngoma et Giselle Tshi­findu, accom­pa­gnés par Yoanna Bergholz Mathieu Goust et Magali Laroche, en parte­na­riat avec L’En­traide Pierre Valdo, Le collectif d’ac­cueil des deman­deurs d’asile de Boën et Noiré­table et le Théâtre des Péni­tents – Ville de Montbrison.

Ciné-concert racon­tant « pour­quoi » des indi­vidus ont dû fuir leur pays, le chemin qu’ils ont dû parcourir et leur arrivée en France. L’usage de l’image et de la musique a pour objectif de trans­mettre les émotions qu’ils ont ressentis lors de leur périple mais aussi de faire comprendre au spec­ta­teur l’ur­gence de la situation.