AAC : Atelier « Ce que les objets nous disent de la circulation des voyageurs », rencontres des études africaines (REAF), Mardi 28 juin au vendredi 1er juillet 2022 — LIMITE : 18/​03/​2022

Appel à contributions

Lors des prochaines rencontres des études afri­caines (REAF), qui auront lieu du 28 juin au 1er juillet 2022, Charles Grémont, Jérôme Lombard et Sylvie Brede­loup orga­nisent un atelier inti­tulé » Ce que les objets nous disent de la circu­la­tion des voya­geurs » (voir résumé ci-dessous).

Les travaux sur les mobi­lités afri­caines se sont foca­lisés, essen­tiel­le­ment, sur les lieux, les temps et les acteurs, négli­geant les rôles que peuvent impulser les objets pour une meilleure compré­hen­sion des rela­tions entre les voya­geurs et les popu­la­tions hôtes. Les objets sont pour­tant omni­pré­sents dans la vie des migrants, des nomades, des trans­por­teurs et des commer­çants – télé­phone portable, pièces d’identité, photo, véhi­cule … Loin d’être inertes, ils peuvent être consi­dérés comme des « acteurs » à part entière des rela­tions sociales, ainsi qu’on peut l’observer au quoti­dien dans les véhi­cules de trans­port en Afrique, qui, selon les moments et les voyages mêmes brefs, parti­cipent à la trans­for­ma­tion des rapports entre les voya­geurs et entre ceux-ci et l’es­pace traversé. Et la recons­ti­tu­tion des « carrières » de ces objets, de la prépa­ra­tion du départ à l’appréhension ou à l’espoir du retour – habi­tuel, volon­taire ou préci­pité -, en passant par les périodes d’attente, doit permettre d’appréhender, sous un angle renou­velé et décalé, la construc­tion des iden­tités migrantes, pasto­rales ou marchandes et de mettre en saillance des pans cachés ou obscurs de la vie des hommes et des femmes qui parcourent les routes et les vallées africaines.

Cette session a pour ambi­tion d’explorer la vie d’objets accom­pa­gnant les voya­geurs dans leurs dépla­ce­ments, qu’ils soient migrants, commer­çants, pasteurs, chauf­feurs, dans un contexte géopo­li­tique marqué par la surveillance accrue des fron­tières, voire leur ferme­ture. Plus large­ment, par ce prisme, les liens entre sujets, objets et lieux sont réin­ter­rogés ainsi que les systèmes de caté­go­ri­sa­tion du monde maté­riel. Les objets sont consi­dérés non seule­ment comme des supports permet­tant d’éclairer de nouvelles facettes de la circu­la­tion des voya­geurs, mais ils renseignent égale­ment sur l’intimité des personnes et leurs identités.

À partir de situa­tions concrètes, et dans une pers­pec­tive pluri­dis­ci­pli­naire (anthro­po­logue, géographe, histo­rien, histo­rien de l’art, socio­logue), il s’agira d’apprécier la manière dont une expé­rience intense de la mobi­lité chez les hommes et les femmes, combinée le plus souvent à celle de l’immobilité (parfois entre deux voyages), peut trans­former la nature des objets qu’ils trans­portent avec eux ou qui les trans­portent, en modi­fier les usages, les imagi­naires, les registres de valeur. Réci­pro­que­ment, il s’agira d’apprécier dans quelle mesure les objets et leurs méta­mor­phoses peuvent conduire des voya­geurs à instruire de nouveaux arran­ge­ments rela­tion­nels, à recon­si­dérer leurs dépla­ce­ments, à inflé­chir leurs trajec­toires ou à conforter leur position. 

Trois entrées croi­sant objets et lieux seront privi­lé­giées pour aborder ces ques­tions. 1) Comment les objets connectent-ils les popu­la­tions mobiles à leur famille, à la société d’accueil ou à celle dans laquelle ils ne font que passer ? 2) Comment les objets instaurent-ils des conti­nuités entre les diffé­rents espaces qui composent l’univers circu­la­toire pour esquisser une topo­gra­phie inédite ? 3) De quelle façon le rapport intime entre­tenu avec les objets change-t-il au fur et à mesure que la personne se déplace ?

Dans ce cadre, toutes les personnes inté­res­sées sont invi­tées à faire une propo­si­tion de commu­ni­ca­tions (maximum 400 mots) avant le 18 mars 2022 aux adresses suivantes : sylvie.​bredeloup@​univ-​amu.​fr ; charles.​gremont@​gmail.​com ; jerome.​lombard@​ird.​fr

A noter : les REAF ne financent pas les frais de dépla­ce­ment et d’hé­ber­ge­ment ni des parti­ci­pants, ni des respon­sables d’ateliers.