CONF : Séance « Savoirs/​pouvoirs : que peut la recherche ? Des enjeux de la contre-expertise aux apories de l’université, comment se mobiliser ? » du séminaire « Non-lieux de l’exil » — Mercredi 9 février 2022, 17h-20h, Collège de France, Paris et en ligne

Séminaire « Non-lieux de l’exil »

La deuxième séance du sémi­naire EHESS /​ICM Non-lieux de l’exil 2021–2022, en parte­na­riat avec l’axe 1 du CESSMA “S’approprier, contester, lutter : spatia­lité, domi­na­tion, violence” est consa­crée à la théma­tique suivante :

Séance « Savoirs/​pouvoirs : que peut la recherche ? Des enjeux de la contre-expertise aux apories de l’université, comment se mobiliser ? »

La séance aura lieu le mercredi 9 février 2022, de 17 à 20h dans le petit amphi­théâtre du Collège de France, 3 rue d’Ulm 75005 Paris (72 places /​Métro Cardinal Lemoine ou Place Monge – RER Luxembourg).

Etudiants EHESS et hors EHESS : vous devez préa­la­ble­ment vous inscrire dans l’onglet « Plan­ning » de l’UE724 – Non-lieux de l’exil

Séance en accès libre dans la mesure des places dispo­nibles et avec les moda­lités sani­taires en vigueur (pass sani­taire, masques, distanciation).

La séance a lieu en présen­tiel. Néan­moins, au vu de la recru­des­cence des cas Covid, une forme hybride sera éven­tuel­le­ment mise en place. Un lien zoom sera placé ici la veille de la séance.

Avec :

  • Céline Cantat (Sciences Po Paris)
  • Olivier Clochard (Migrinter, ICM)
  • Sarah Mazouz (Ceraps, ICM)

Coor­di­na­tion : Chowra Maka­remi (IRIS, ICM)

Argu­men­taire :
La recherche en sciences sociales est brocardée par les gouver­nants en France : accuser les savoirs critiques de trou­bler l’ordre social (“répu­bli­cain”) est une tactique qui s’ajoute désor­mais à celle plus rodée des discours sécu­ri­taires, anti-migra­toires et xéno­phobes qui colo­nisent les débats publics en période élec­to­rale. Dans ce contexte, l’enjeu pour les chercheur.e.s n’est pas unique­ment de défendre des disci­plines et des insti­tu­tions univer­si­taires mena­cées par la mise au pas. Des efforts de plus long cours sont menés, depuis plusieurs décen­nies, pour saisir les enjeux et les effets des poli­tiques publiques de contrôle des fron­tières et de discri­mi­na­tions sociales des racisé.e.s, dans une pers­pec­tive de résis­tance à ces politiques.

Cette séance s’interroge sur les stra­té­gies, les marges de manœuvre et les objec­tifs que peuvent se donner les savoirs critiques sur les migra­tions et le racisme. Il est inté­res­sant à cet égard de faire dialo­guer deux champs distincts, étudiant des phéno­mènes qui pour­tant se rejoignent dans les programmes élec­to­raux et les poli­tiques publiques, à savoir : les études sur le gouver­ne­ment des fron­tières d’un côté (border studies), et celles qui inter­rogent la racia­li­sa­tion d’un autre côté (critical race studies). Un deuxième enjeu est de confronter diffé­rentes façons de travailler, qui ne s’excluent pas bien au contraire : dans un cas, mettre le savoir au service d’une contre-exper­tise (juri­dique, carto­gra­phique, statis­tique), et dans un autre, redé­finir les problé­ma­tiques et les caté­go­ries dans l’espace public (ce qui pose la ques­tion cruciale de la diffu­sion des savoirs). L’idée est de mettre en commun nos ques­tion­ne­ments, les leçons apprises du passé et les pistes qui nous paraissent fruc­tueuses pour agir face au néo-fascisme.

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