Si le droit à la vie privée et familiale et l’intérêt supérieur de l’enfant sont des libertés fondamentales, enfants et parents ne sont pas tous égaux face à la loi et ne sont pas protégés de manière équivalente. En fonction de leurs nationalités, de l’origine d’un ou des deux parents, de leurs statuts administratifs et socio-économiques et des pays d’installation qu’ils investissent, ils sont soumis à certaines normes et valeurs familiales et font face à des contraintes variables provenant tout autant de la force d’imposition des dispositifs législatifs que de leur mise en pratique.
En questionnant les relations entretenues entre les membres de familles migrantes ou binationales, les agents intermédiaires de l’État et d’autres professionnels en charge, de près ou de loin, de réguler l’accès à la communauté nationale, ce numéro se propose de penser le croisement de trois objets de recherche rarement interpellés de front (…)
Sommaire
Introduction. Les migrations familiales au crible de l’État, Aurélie Fillod-Chabaud, Laura Odasso
Parents suspects. Stratégies de contrôle des personnes étrangères parents d’enfants français, Lisa Carayon
Justice familiale et « mariages migratoires ». Observations dans deux tribunaux français, Anne Wyvekens
Économie de l’empathie dans un bureau d’immigration polonais : mise en jeu des sentiments, reconnaissance des liens familiaux et droit au séjour, Kaja Skowronska
Les femmes et les enfants d’abord. Normes familiales, tri et réinstallation de réfugiés, Aurore Mottet
Page de référence : https://www.cairn.info/revue-interdisciplinaire-d-etudes-juridiques-2021–1.htm