L’intime et le politique dans nos paroles publiques
Dans le cadre des 5e rencontres de géopolitique critique « FAIRE MONDE », qui ont lieu du 8 au 19 mars 2021, organisées par MODUS OPERANDI, en partenariat avec Radio Campus Grenoble, PACTE – Justice sociale Laboratoire de Sciences sociales, et de nombreux autres partenaires.
Rencontre avec la romancière Fatima Daas et la sociologue Sarah Mazouz
Fatima Daas vient de publier un premier roman « La Petite Dernière », aux éditions Notabilia.
« Je m’appelle Fatima Daas. Je suis la mazoziya, la petite dernière. Celle à laquelle on ne s’est pas préparé. Française d’origine algérienne. Musulmane pratiquante. Clichoise qui passe plus de trois heures par jour dans les transports. Une touriste. Une banlieusarde qui observe les comportements parisiens. Je suis une menteuse, une pécheresse. Adolescente, je suis une élève instable. Adulte, je suis hyper-inadaptée. J’écris des histoires pour éviter de vivre la mienne. J’ai fait quatre ans de thérapie. C’est ma plus longue relation. L’amour, c’était tabou à la maison, les marques de tendresse, la sexualité aussi. Je me croyais polyamoureuse. Lorsque Nina a débarqué dans ma vie, je ne savais plus du tout ce dont j’avais besoin et ce qu’il me manquait. Je m’appelle Fatima Daas. Je ne sais pas si je porte bien mon prénom. »
Sarah Mazouz vient de publier un essai « Race » aux Éditions Anamosa.
Elle est sociologue, chargée de recherches au CNRS. Ses travaux s’appuient sur des enquêtes ethnographiques et mobilisent les critical race studies, la sociologie du droit, la sociologie des politiques publiques et l’anthropologie critique de la morale. Elle montre comment s’articulent dans l’espace social immigration, nation et racialisation.