Comment des populations migrantes s’adaptent aux régimes alimentaires ? Quel conseil nutritionnel proposer à des individus aux profil génétiques variés ? C’est le projet qu’entend développer une chercheuse à partir du logiciel MEDIPAD, conçu dans le cadre du projet Médigène (coordonnée par Florin Grigorescu), qui permet le recueil des enquêtes alimentaires informatisées.
Le groupe Montpelliérain de l’UMR204 NUTRIPASS (IRD, Université de Montpellier, SupAgro) vient de publier dans la revue NUTRIENTS un article de S. Haydar et al., Nutrients, 2018 (10) : 2–17) leurs travaux sur la création d’une nouvelle base de données du contenu en aminoacides ramifiés dans les aliments. Ces aminoacides ramifiés comme la valine ou la leucine sont des composants essentiels dans notre diète et auraient un rôle dans la résistance à l’insuline du syndrome métabolique et les complications cardiovasculaires.
La nouvelle base de données est incluse dans un nouveau logiciel – appelé MEDIPAD – développé en collaboration avec la société Montpelliéraine IntactileDesign SA qui donnerait la possibilité aux nutritionnistes dans pays de la Méditerranée de saisir les données cliniques, biologiques et génétiques de leurs patients à partir d’une tablette (iPAD) et les enregistrer par connexion internet dans une base commune en France. C’était le but recherché par le programme Européen MEDIGENE (FP7-279171) financé par le Commission Européenne, dont la coordination a été confiée au docteur Florin Grigorescu (chercheur INSERM) et membre de l’Institut Convergences Migrations (ICM). Le logiciel MEDIPAD permet le recueil des enquêtes alimentaires informatisées sur 24 h et donne la possibilité aux utilisateurs d’administrer les différents aliments et la composition des recettes des pays et puis d’évaluer rapidement le contenu en aminoacides ramifiés. Le logiciel a été standardisé sur plus de 4000 enquêtes alimentaires enregistrées en France et trouvé déjà des applications sur l’analyse des profils alimentaires de la communauté Albanaise émigrée en Grèce ou des populations natives en Roumanie, ou Turquie. Docteur Sara Haydar, le premier auteur de ce travail avec une double formation en nutrition et génétique moléculaire, envisage l’utilisation du logiciel dans l’ensemble des populations migrantes en Europe par des études en nutrigénomique afin de comprendre l’adaptabilité des populations migrantes aux régimes alimentaires et développer un conseil nutritionnel personnalisé en fonction de la variabilité génétiques des individus.
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