Ce numéro de la revue Science and Video coordonné par Corinne Fortier, anthropologue et réalisatrice, rend compte de l’importante productions filmique et d’installations artistiques qui, ces dernières années, témoignent du sort des migrants. Parfois réalisés par les migrants eux-mêmes, ils donnent à voir des personnes invisibilisées et font entendre la parole d’individus que l’on n’entend pas ou dont la parole est d’emblée suspecte.
Tous les auteurs de ce numéro, en étant à la fois chercheurs et réalisateurs, inversent ainsi le mouvement d’une anthropologie qui tend de plus en plus vers un formalisme abstrait pour renouer avec ce que les anthropologues appellent « le terrain », ce que les psychanalystes appellent « le réel », ce que les sciences sociales appellent « le social », et ce que les sciences humaines appellent « l’humain ».
Dans ce numéro, avec « Migration, mixité, hybridité et images : un exemple d’écriture “rhizome” avec le Film Angu, une Femme sur le Fil(m) », Fabienne Le Houérou, fellow de l’Institut des Migrations, témoigne des enjeux culturels de la migration. Dans un seconde article « Marjatta l’éblouie ou la résilience sublime. Genre et migration Nord-Nord », Fabienne Le Houérou évoque le film Marjatta l’éblouie de Corinne Fortier réalisé en 2017.