Compte-rendu de la conférence de presse dans une dépêche AFP-Le Point, 1er oct. 2019

Immigration : les associations appellent à revenir à la « réalité » du terrain

(Extrait)

« Entre l’AME, le regrou­pe­ment fami­lial, la géné­ro­sité des pres­ta­tions sociales… On voudrait nous faire croire que nous serions devenu le pays le plus attractif pour les migrants. Le problème, c’est que tout ceci est abso­lu­ment inexact. Le débat repose sur une base objec­tive qui est fausse », balaie Fran­çois Héran lors d’une confé­rence de presse de l’Ins­titut Conver­gences Migra­tions, qu’il dirige.

Everest contre Morvan

Certes, concède le titu­laire de la chaire Migra­tions et société au Collège de France, la demande d’asile augmente. Certes, elle talonne désor­mais l’Alle­magne, au deuxième rang euro­péen. Mais la compa­raison s’ar­rête là, explique celui qui a été audi­tionné mi-septembre par la Commis­sion des Affaires étran­gères de l’As­sem­blée en vue du débat.
Car en valeur rela­tive, rapportée à la popu­la­tion, « la France n’est pas deuxième en demande d’asile, elle est à peu près à la 11e place en Europe », insiste-t-il.
« On se rapproche de la moyenne, sans plus. Et si on rajoute les revenus par habi­tant, nous rétro­gra­dons au 17e rang euro­péen », pour­suit Fran­çois Héran.
Les courbes de crois­sance de l’asile en Alle­magne (-50 % entre 2017 et 2019) et en France (+25 %) sont d’au­tant plus à rela­ti­viser, selon M. Héran, que la France a « réussi à passer au travers » de cette demande massive au plus fort de la crise migra­toire des années 2015 et 2016.
« L’Al­le­magne descend de l’Eve­rest. Et nous montons le Morvan », résume-t-il.
Autre thème du débat décor­tiqué par les cher­cheurs : l’« appel d’air » supposé suscité par les pres­ta­tions sociales en France.
« Les soins sont l’une des dernières raisons » d’im­mi­grer, estime durant la même confé­rence de presse Annabel Desgrées du Loû, direc­trice de recherche à l’Ins­titut de recherche pour le déve­lop­pe­ment (IRD). Elle en veut pour preuve, par exemple, que « plus de 90 % des VIH sont décou­verts en France » et non dans le pays d’origine.

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