Population et Sociétés, n°558, sept. 2018 : « L’Europe et le spectre des migrations subsahariennes » [en ligne]

Auteur

Fran­çois Héran, Direc­teur de recherche et direc­teur de l’Ined de 1999 à 2009). Fran­çois Héran est actuel­le­ment profes­seur au Collège de France sur la chaire « Migra­tions et sociétés » et dirige l’Institut Conver­gences Migrations. 

Présentation

L’Afrique subsa­ha­rienne devrait repré­senter 22 % de la popu­la­tion mondiale vers 2050 au lieu de 14 % aujourd’hui. Le nombre de migrants origi­naires de cette région devrait donc augmenter. Mais de combien et vers quelles desti­na­tions ? Fran­çois Héran replace les migra­tions afri­caines dans le tableau mondial des diasporas. Il montre que le scénario pour 2050 d’une Europe peuplée à 25 % d’immigrés subsa­ha­riens ne tient pas la route. L’ordre de gran­deur le plus réaliste est cinq fois moindre. 

Résumé

L’Europe doit-elle se préparer à une « ruée » prochaine de migrants subsa­ha­riens ? Cette prophétie repose sur un modèle de vases commu­ni­cants qui mécon­naît trois données de base :

  1. comparée aux autres régions, l’Afrique subsa­ha­rienne émigre peu, en raison même de sa pauvreté ;
  2. lorsqu’elle émigre, c’est à 70 % dans un autre pays subsaharien ;
  3. si l’on intègre les projec­tions démo­gra­phiques de l’ONU, les migrants subsa­ha­riens occu­pe­ront une place gran­dis­sante dans les sociétés du Nord mais reste­ront très mino­ri­taires : environ 4 % de la popu­la­tion vers 2050 – très loin des 25 % annoncés par certains.

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