« Le discours sur l’ouverture ou la fermeture des frontières reste très médiatique », Anne-Laure Amilhat-Szary, France Culture, 17 septembre 2024

Anne-Laure Amilhat-Szary, géographe et cher­cheuse affi­liée à l’IC Migra­tions, est inter­venue sur France Culture au sein de l’émission Ques­tions du soir mardi 17 septembre 2024. 

La géographe a inter­rogé la notion de fron­tière mobile, un sujet venu récem­ment au devant de l’ac­tua­lité avec l’an­nonce, lundi 9 septembre, du réta­blis­se­ment de contrôles tempo­raires sur toutes les fron­tières terrestres alle­mandes. Ce sujet des « fron­tières trem­blantes » était égale­ment au cœur de notre 6ème journée scien­ti­fique – lors de laquelle la cher­cheuse est intervenue. 

« L’esprit de l’Union euro­péenne se trans­forme très profon­dé­ment, mais ce n’est pas la première fois que l’on réta­blit les contrôles : depuis 2015, on assiste à une succes­sion de réta­blis­se­ments qui contre­disent les textes fonda­teurs de l’UE », a expliqué Anne-Laure Amilhat-Szary sur France Culture. L’accord de Schengen, ainsi que les traités qui le précèdent, consacrent, dès les débuts de l’Union euro­péenne, la libre circu­la­tion au sein de l’es­pace Schengen. 

« Ce discours sur l’ouverture ou la ferme­ture des fron­tières est très média­tique, comme si on pouvait proclamer cela de façon aussi effi­cace que dans les décla­ra­tions. En fait, sur le terrain c’est très diffi­cile à appli­quer », a précisé la chercheuse.

« Le droit que se donne aujourd’hui l’Allemagne, en prenant cette mesure d’exception, c’est de contrôler d’avan­tage et donc de faire un filtrage ciblé sur des lieux, certains types de personnes, dans certaines situa­tions », craint Anne-Laure Amilhat-Szary. Cette déci­sion concerne avant tout les personnes suppo­sées être en situa­tion irrégulière. 

Pour écouter l’émission en entier :