Résumé. Au Maroc, des migrants africains décident de « signer la déportation », c’est-à-dire de rentrer au pays par le biais d’une aide au retour volontaire de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Comment les migrants en viennent-ils à rentrer au pays par le biais d’un retour « volontaire » ? Quels sont les acteurs qui les encouragent à aller dans ce sens ? Et comment s’organise l’éloignement sur le terrain ?
Dans son ouvrage, Anissa Maâ adopte les outils de la sociologie et de l’anthropologie pour appréhender les programmes d’aide au retour volontaire de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). À partir d’une enquête ethnographique conduite au Maroc auprès de migrants africains et des acteurs qui les assistent au quotidien, l’autrice démontre que les retours volontaires se façonnent à l’intersection de la violence des frontières, de pratiques locales d’intermédiation et de la capacité d’action des migrants qui, selon leurs propres termes, « signent la déportation ». L’ouvrage dévoile alors toute la complexité d’un instrument de contrôle migratoire qui demeure trop souvent réduit à une forme dissimulée d’expulsion ou promu comme seule alternative possible dans un contexte de fermeture des frontières.