« Le racisme n’est pas tant une question de haine que de rapport de domination », Solène Brun, Le Monde, 8 avril 2024

La socio­logue Solène Brun, cher­cheuse affi­liée à l’IC Migra­tions, a donné une inter­view au journal Le Monde le 8 avril 2024, à propos de son récent ouvrage Derrière le mythe métis. Enquête sur les couples mixtes et leurs descen­dants en France (La Décou­verte, 2024). Elle se penche notam­ment sur la construc­tion de la race au sein des familles mixtes.

« Prendre au sérieux le fait que la race est une construc­tion sociale, c’est prendre au sérieux que, n’étant pas natu­relle, elle est acquise par socia­li­sa­tion. Tout comme le genre, elle s’apprend et elle est sédi­mentée par des pratiques sociales […]. Penser la socia­li­sa­tion permet ainsi de réin­tro­duire la place du groupe et des expé­riences collec­tives dans la fabrique de la race, sans céder à l’essentialisation », explique la sociologue.
Elle s’in­té­resse notam­ment aux couples métisses, et à la manière dont « le mythe d’un métis­sage heureux occulte complè­te­ment les rapports de pouvoir et de domi­na­tion et sert une certaine réécri­ture de l’histoire en en évacuant les inéga­lités raciales ». « C’est l’amour comme solu­tion au racisme, lequel est compris comme haine de l’autre et non comme un système. Mais le racisme n’est pas tant une ques­tion de haine que de rapport de domi­na­tion », poursuit-elle.

Pour lire l’ar­ticle complet :