Résumé. Ce numéro a conduit à mettre en lumière plusieurs dynamiques inhérentes aux narrations des migrant·es : l’anticipation, la mise en scène et l’accommodation. Alors que le fait migratoire a acquis en France une légitimité académique élargie, ce numéro ouvre la réflexion sur de nouvelles postures et orientations qui permettent d’analyser autant les formes d’esquives et d’anticipation à l’égard des catégorisations institutionnelles que les manières de s’inscrire dans la théâtralisation des rapports sociaux de domination et de composer avec, même dans des situations de transnationalisme empêché, voire contrarié et contraint. Autant de manières riches et complexes de se raconter et de raconter l’expérience migratoire que le décentrement des perspectives et l’ancrage historique peuvent nourrir, à l’instar de ce qui s’est déjà produit grâce aux analyses sur les migrations dans la Méditerranée et dans l’Europe du Sud.