« Oui, la solidarité a un coût. Mais c’est surtout un choix de société et une posture éthique. » avance Christophe Adam, La Croix, 9 novembre 2023

A l’oc­ca­sion de la remise en ques­tion de l’aide médi­cale d’État (AME) par le Sénat lors de l’examen du projet de loi sur l’immigration, entamé au Sénat lundi 6 novembre, Chris­tophe Adam, médecin géné­ra­liste et cher­cheur affilié à l’IC Migra­tions propose une nouvelle approche de ce dispo­sitif dans une tribune publiée dans La Croix.

Il dénonce l’ins­tru­men­ta­li­sa­tion de l’AME par les poli­tiques des diffé­rents bords. Il affirme : « à travers l’AME, c’est un des fonde­ments de notre assu­rance-maladie dont nous parlons.»

Chris­tophe Adam précise que l’AME repré­sente seule­ment 0,5% du budget global de l’as­su­rance maladie. Il rappelle égale­ment que la France béné­fice d’un système de santé construit sur un socle de soli­da­rité fort. On peut se soigner sans s’en­detter, notam­ment les mala­dies les plus graves et les plus rares.
Le médecin géné­ra­liste conçoit que ce système ne peut être élargi au monde entier mais s’in­ter­roge sur les arbi­trages et les choix à faire pour limiter le péri­mètre des bénéficiaires.

Il propose de changer de postulat en cher­chant à alimenter le finan­ce­ment de l’AME grâce au marché inter­na­tional de la santé. Cela passe­rait par la taxa­tion des soins de haute tech­no­logie aux plus riches étran­gers pour alimenter une caisse de soli­da­rité pour les plus pauvres.

Il résume ainsi : « Au lieu de polé­mi­quer ou d’instrumentaliser l’AME […], nous pour­rions repenser les sources de finan­ce­ment de notre assu­rance-maladie pour offrir demain encore, à tous ceux qui vivent sur notre terri­toire, la possi­bi­lité de béné­fi­cier des soins adaptés, même les plus coûteux.»

Pour en savoir plus, le n°31 de De facto sur l’AME : « L’aide médi­cale d’État, la fabrique d’un faux problème »

À lire égale­ment, la tribune de 3000 soignants dans Le Monde : « Nous deman­dons le main­tien de l’aide médi­cale d’Etat pour la prise en charge des soins des personnes étrangères »