Oriana Philippe, Daniela Trucco et Karine Lamarche ont mené trois enquêtes ethnographiques dans trois régions françaises frontalières (Briançonnais, Calaisis et Alpes-Maritimes). Elles s’appliquent à démontrer les difficultés et opportunités de la mobilisation du répertoire juridique pour aider les personnes étrangères en situation illégale aux frontières françaises.
Les autrices démontrent que les territoires frontaliers français sont caractérisés par une grande part de pouvoir arbitraire et discrétionnaire, alimentée par des carences institutionnalisées dans le droit. Ces carences empêchent la stabilisation de la prise en charges des populations exilées.
Le droit peut également devenir un outil pour l’action militante en faveur de l’accueil des exilé·es. Malgré les difficultés pratiques qu’il pose, surtout aux frontières, il permet de faire reconnaitre des statuts, ou de donner accès à des dispositifs d’aide. Néanmoins, en se saisissant de ces outils, les actrices et acteurs associatifs participent, contre leur gré aux contrôles migratoires auxquels ils et elles s’opposent.