CONF : Journée d’études « Réfugiés au XXe siècle : récits, objets et mémoires ordinaires » — 29 mars 2023, Mémorial de Caen

La Journée d’études Réfu­giés au XXe siècle : récits, objets et mémoires ordi­naires se tiendra au Mémo­rial de Caen le 29 mars 2023. Cette journée est orga­nisée dans le cadre du projet triennal sur le thème des recons­truc­tions du labo­ra­toire HisTéMé de l’uni­ver­sité de Caen-Normandie et du Mémo­rial de Caen.

L’objectif de cette journée d’études est de proposer une réflexion partagée sur une approche ordi­naire des exils et refuges au XXe siècle centrée sur une histoire sociale atten­tive aux décom­po­si­tions-recom­po­si­tions fami­liales, aux trans­mis­sions, silences et construc­tions mémo­rielles de l’intime, comme aux formes de paren­ta­lités. Les enfances en exil comme les liens amou­reux et le quoti­dien anodin, trivial ou ritua­lisé s’inscrivent dans la théma­tique. Une approche pluri­dis­ci­pli­naire comme les outils ordi­naires des sciences sociales sont mobi­lisés en deçà et au-delà d’une approche par l’extraordinaire, l’approche insti­tu­tion­nelle des agents étatiques, l’intervention des acteurs huma­ni­taires privés ou celle des cadres commu­nau­taires de l’’exil. Une atten­tion parti­cu­lière est accordée aux objets de la vie quoti­dienne, traces infimes, précaires ou anodines, photo­gra­phies, corres­pon­dances, docu­ments de famille, jour­naux intimes, comme à la ques­tion des enjeux de patri­mo­nia­li­sa­tion des mémoires d’exil entre insti­tu­tions publiques, asso­cia­tions et média­tions docu­men­taires. Les rituels fami­liaux, les pratiques linguis­tiques, l’alimentation quoti­dienne et l’art culi­naire, les rapports à la nature et à la terre d’origine, les croyances et cultures popu­laires, sont partie inté­grante du ques­tion­ne­ment. Les silences de famille, les ruptures et sépa­ra­tions, les rapports de domi­na­tion et les déviances, les recom­po­si­tions-recons­truc­tions des appar­te­nances inté­ressent égale­ment le sujet. Cette approche large amène à échanger ensemble sur tout ce qui échappe aux poli­tiques de mémoires, aux mémoires insti­tuées, au récit des insti­tu­tions de l’exil ou à la produc­tion média­tisée des élites intel­lec­tuelles et/​ou artis­tiques. L’intraduisible dans la langue du pays d’asile, mots, gestes ou pratiques inté­resse notre échange réflexif car il fait partie de tout ce qui se déva­lo­rise le plus dans le réagen­ce­ment post-migra­toire et dont les traces sont les plus ténues.