Marie-Caroline Saglio-Yatzimirsky, anthropologue, psychologue et directrice adjointe de l’Institut Convergences Migrations est récemment intervenue dans l’émission De vive(s) voix de Pascal Paradou sur RFI.
Elle est revenue sur l’enquête menée pendant quatre ans, avec des anthropologues, des sociologues et des sociolinguistes, pour analyser les langues qui s’y parlent dans les centres d’accueil de migrants.
« C’est dans les langues que tout se joue : l’exil, l’asile, la rencontre, la culture… L’hypothèse anthropologique et socio-linguistique que nous avons est que, à travers toutes ces langues, se crée un parler de la migration et un parler des campements. », analyse Marie-Caroline Saglio-Yatzimirsky.
Cette enquête a donné lieu à la publication d’un ouvrage, co-dirigé avec Alexandra Galitzine-Loumpet : Lingua (non) grata, Langues, violences et résistances dans les espaces de la migration, (éd. Presses de l’Inalco).
La rencontre culturelle et langagière permet de penser une autre forme d’accueil des migrants : « Repartir de la langue avec cet « autre » permet de tenter d’autres formes de médiation et d’écoute et de repenser la place dominante du français. Le rapport de pouvoir entre les langues est très présent. », détaille Marie-Caroline Saglio-Yatzimirsky.
Elle précise également que : « Malgré toutes ces langues, il y a des récits communs, portés par des traditions culturelles, comme celles du départ ou du voyage mais avec la violence de la perte de son pays, de ses proches. »