« Nous avons tendance à assimiler le travail des sans-papiers à un travail dissimulé » constate Stefan Le Courant, France Culture, 26 jan. 2023

Dans une émis­sion de France Culture, Stefan Le Courant, anthro­po­logue et fellow de l’Ins­titut Conver­gences Migra­tions, est inter­venu aux côtés de l’éco­no­miste Ekrame Boub­tane et de l’ana­lyste Camille Le Coz au sujet du nouveau projet de loi immi­gra­tion. Ils reviennent notam­ment sur la réforme qui prévoit la créa­tion d’un titre de séjour pour les « métiers en tension ». Dans son inter­ven­tion, Stefan Le Courant pointe la « longue conti­nuité de l’en­trée des sans-papiers sur le marché de l’emploi qui a été stabi­lisée en 2012 par la circu­laire Valls »:

« Beau­coup de travailleurs sans-papiers étaient tout à fait insérés dans l’éco­nomie offi­cielle et travaillaient au même titre, avec les mêmes condi­tions qu’un travailleur régu­lier. […] La réforme va permettre d’échapper en partie à l’in­ter­mé­diaire du patron ».

Il précise ce que la loi chan­ge­rait pour les personnes sans-papiers qui travaillent dans les « métiers en tension » :

« Ce projet de loi va changer deux aspects assez impor­tants, le premier c’est que contrai­re­ment à la circu­laire, la loi prévoit que la remise du titre de séjour sera de plein droit. C’est-à-dire qu’il y aura la possi­bi­lité de contester si le titre de séjour n’est pas délivré alors que la personne remplit les condi­tions. Le deuxième aspect c’est que les employeurs ne seront pas partie prenante de cette régu­la­ri­sa­tion ».

Écouter l’émis­sion en intégralité :