SOUT : Juliette Duclos-Valois soutient sa thèse intitulée « Les conditions de la migration des personnes aux prises avec les conflits irakiens (2013–2022) Une anthropologie du quotidien sans perspectives » — Mardi 17 janvier 2023, 14h, EHESS, Paris

La soute­nance de Juliette Duclos-Valois, fellow de l’Institut Conver­gences Migra­tions, aura lieu le 17 janvier 2023 à partir de 14h00 à l’EHESS, 54 boule­vard Raspail à Paris (salle BS1_​28 + BS1_​05 au sous-sol du bâti­ment) ; elle sera suivie d’un pot auquel vous êtes chaleu­reu­se­ment convié.e.s. Merci de confirmer votre présence.

Pour celles et ceux d’entre vous qui souhai­te­raient assister à la soute­nance, mais ne pour­raient se déplacer, celle-ci sera retrans­mise en visio­con­fé­rence ; n’hésitez pas à écrire à Juliette Duclos-Valois.

Le jury sera composé de :

Hamit Bozarslan, direc­teur d’études de l’EHESS (CETOBaC), direc­teur de thèse
Marc Brevi­glieri, profes­seur associé à la HES​.SO/HETS, rapporteur
Leyla Dakhli, chargée de recherche au CNRS (Centre Marc Bloch), examinatrice
Chowra Maka­remi, chargée de recherche au CNRS (Iris), examinatrice
Michel Naepels, direc­teur de recherche au CNRS, direc­teur d’études de l’EHESS (CEMS), examinateur
Cédric Parizot, chargé de recherche au CNRS (IREMAM), rapporteur

Résumé de la thèse

Depuis les années 1980, et la longue guerre avec son voisin iranien, une série de conflits armés a marqué l’histoire de l’Irak contem­po­rain. L’instauration de l’État isla­mique entre 2014 et 2017 et la guerre multi­forme contre l’Organisation qui l’a porté ont provoqué à leur tour d’importants dépla­ce­ments de popu­la­tion à l’intérieur des fron­tières de l’Irak, comme un ensemble de migra­tions. La thèse s’intéresse aux condi­tions de vie des personnes aux prises avec les conflits irakiens durant cette période. La recherche s’appuie sur des enquêtes de terrains menées entre 2016 et 2021 dans les loca­lités de Sinjar, de Mossoul et du gouver­norat de Dahûk. Il s’agit de saisir les déter­mi­nants des trajec­toires indi­vi­duelles et géogra­phiques des indi­vidus pris dans l’étau des conflits, et notam­ment ceux de la migra­tion. S’émancipant des inter­pré­ta­tions (macro)-contextuelles des mouve­ments de popu­la­tion qui accom­pagnent les situa­tions de guerre, la thèse privi­légie une approche par cas et l’analyse des confi­gu­ra­tions dispa­rates dans lesquelles la vie et le chemi­ne­ment de chacun sont inscrits. À partir d’un examen centré sur les (micro)-situations qui carac­té­risent un quoti­dien le plus souvent « sans pers­pec­tives », la recherche remet en cause le déter­mi­nisme typique des para­digmes de la « déci­sion » au profit d’une compré­hen­sion renou­velée des mobi­lités, liée à la façon dont les indi­vidus peuvent faire face aux diffé­rents problèmes auxquels les expose l’incertitude engen­drée par la guerre. Sur cette base, l’enquête insiste sur les néces­sités qui s’attachent à la construc­tion de l’expérience indi­vi­duelle à partir des tran­sac­tions de chacun avec son envi­ron­ne­ment ; elle met en évidence, avec le poids des atta­che­ments, la diffi­culté des déta­che­ments, dans la déter­mi­na­tion des logiques de dé/re-terri­to­ria­li­sa­tion. La migra­tion y appa­rait comme une « issue » parmi d’autres, suscep­tibles de réta­blir ou non la conti­nuité de l’expérience dans les situa­tions troublées.