AAC : Réseau thématique sur les migrations « Intersections, Circulations, Migrations », 10e congrès de l’Association Française de Sociologie, Mardi 4 – vendredi 7 juillet 2023, Lyon — LIMITE : 31/​01/​2023

Appel à contributions

La théma­tique géné­rale du Congrès invite 1/​à ‘une analyse des circu­la­tions, de leurs orga­ni­sa­tions, de leurs acteurs et actrices, de leurs régu­la­teurs, de leurs normes et de leurs valeurs’, 2/​à ‘une analyse des circu­la­tions d’idées et inter­sec­tions des rapports sociaux’. Le RT2 Migra­tions, alté­rité et inter­na­tio­na­li­sa­tion a toujours porté l’intérêt pour ces théma­tiques au travers de l’analyse de phéno­mènes migra­toires, en inter­ro­geant les fron­tières disci­pli­naires entre socio­logie et anthro­po­logie afin de favo­riser une approche des migra­tions ouverte aux compa­rai­sons et atten­tive à l’intersectionnalité. Puis au travers des concepts de familles, trans­mis­sions et expé­riences, points d’observation privi­légié des dyna­miques de repro­duc­tion et de chan­ge­ment social. Enfin au travers des concepts, idées des rapports sociaux que sont le travail, les inéga­lités, les discri­mi­na­tions et résis­tances. C’est bien au cours de ces inter­sec­tions et/​ou circu­la­tions que les processus en cours se redé­fi­nissent, ce congrès sera donc l’occasion de ré-inter­roger les axes de notre RT2 à la lumière des propo­si­tions d’axe suivantes. Les propo­si­tions de commu­ni­ca­tions pour­ront donc pour­suivre ces réflexions dans le cadre de l’appel général de ce congrès, en s’inscrivant dans l’un des quatre axes suivants :

Axe 1 : Familles en migra­tions : les TIC, un acteur des (im)mobilités et des circu­la­tions ? Respon­sables : Laura Odasso, Sarra­Chaïeb, Cathe­rine Delcroix Les mobi­lités et les circu­la­tions migra­toires sont souvent appré­hen­dées au prisme du fran­chis­se­ment des fron­tières géogra­phiques et/​ou admi­nis­tra­tives ; attentes, contraintes et ressources carac­té­risent les parcours migra­toires des familles et/​ou de leurs membres et défi­nissent les possi­bi­lités d’ac­céder aux droits (de regrou­pe­ment fami­lial, de réuni­fi­ca­tion fami­liale, de recon­nais­sance de la mino­rité ou de pater­nité, etc.) L’usage des tech­no­lo­gies de l’in­for­ma­tion et de la commu­ni­ca­tion (TIC) vient recon­fi­gurer les fron­tières et leurs effets, en ce sens qu’il ouvre des possi­bi­lités de partage et de visi­bi­li­sa­tion des réalités (notam­ment des violences) des parcours migra­toires (Dimi­nescu, 2016), mais amène aussi à repenser les fron­tières entre le dicible et l’indicible par les personnes en migra­tion que les membres de leurs familles soient proches ou loin­tains (Deles­cluse, 2022). Cette session entend explorer la place des TIC dans les dyna­miques de mobilité/​immobilité et dans les circu­la­tions migra­toires propres à la migra­tion fami­liale, ainsi que leur appré­hen­sion par le/​la chercheur.e dans le domaine des migra­tions. Les TIC sont un facteur inté­grant de nouvelles dyna­miques fami­liales (Odasso et Geof­frion, 2023 à paraître). Plus préci­sé­ment, les études migra­toires ont déjà bien montré que les TIC permettent de nourrir des rela­tions ou de faire famille à distance en « connec­tant la présence » ou en « médiant l’ab­sence » (Acedera et Yeoh, 2019). Or ici nous voudrions aller plus loin pour comprendre ce que les TIC font aux liens affec­tifs et fami­liaux en migra­tion alors que l’accès aux droits est en jeu, tant dans le pays d’installation que dans celui d’origine, voire dans les situa­tions de transit. Les liens affec­tifs et les appar­te­nances se recon­fi­gurent au fil du parcours migra­toire, les iden­tités se rené­go­cient dans des espaces sociaux habités par l’espoir, l’attente et l’incertitude. Les rela­tions fami­liales parti­cipent au quoti­dien de ces trajec­toires, elles sont le moteur et/​ou le support de la mobi­lité et des circu­la­tions. Elles sont puis­santes dans les situa­tions d’im­mo­bi­lité (cf. Geof­frion, 2021 ; docu­men­taire Ailleurs partout, 2021). Les TIC peuvent devenir le support de la trans­mis­sion maté­rielle d’informations ou des docu­ments entre parents, fratries et amis, ou/​et parti­ciper d’une nouvelle présen­ta­tion de soi dans des situa­tions de détresse ou de recons­truc­tion. De plus, via les TIC, de nouvelles formes d’aide et de soli­da­rité se confi­gurent, des trans­mis­sions d’informations offi­cielles et offi­cieuses aux nouvelles rela­tions amicales, affec­tives ou de proxi­mité parti­cipent à créer des situa­tions “para-fami­liale”, des nouvelles manières de faire et de dire des rapports de confiance et de soutien. Les réseaux sociaux et les blogs peuvent aussi être des médiums pour rassem­bler des expé­riences vécues et une connais­sance pratique de l’infradroit qui permet la réus­site des procé­dures. Des asso­cia­tions, des réseaux d’entraide, des avocats utilisent désor­mais les TIC pour la co-construc­tion des dossiers admi­nis­tra­tifs avec leurs clients et usagers (par ex. photos et échanges sur les réseaux sociaux, trans­mis­sion des pièces d’iden­tité et actes de nais­sance, célibat, etc.). Nous allons donc nous demander de quelles manières les personnes migrantes donnent-elles à voir ou à l’inverse éludent certains éléments de leurs parcours migra­toires, de leurs situa­tions sociales ou admi­nis­tra­tives lorsqu’elles échangent avec leurs proches ? Quels sont les effets des TIC sur la construc­tion ou la redé­fi­ni­tion des liens avec les membres de la famille en migra­tion ? Comment les contraintes à l’immobilité (notam­ment durant la crise du Covid 19) influent-elles sur les trajec­toires admi­nis­tra­tives et le quoti­dien des migrant​.es ? Comment les TIC deviennent-elles des supports-clés dans ces confi­gu­ra­tions ? Ce ne sont que certaines des ques­tions que ce panel aime­rait aborder avec une atten­tion parti­cu­lière aux rapports de sexe, géné­ra­tion, classe et raci­sa­tion, et plus large­ment à l’intersectionnalité en arti­cu­lant la place crois­sante et les effets des TIC dans le faire famille en migration.

Axe 2 :L’im­pact de la pandémie de Covid-19 sur les circu­la­tions et les migra­tions. Respon­sables : Simeng Wang, Delphine Mercier et Grégory Giraudo La pandémie de Covid-19 a boule­versé le monde aux niveaux sani­taire, écono­mique, poli­tique et social. Cette session invite les congres­sistes à s’interroger sur l’impact de cette crise plané­taire sur les circu­la­tions et les migra­tions. Les propo­si­tions peuvent s’inscrire, sans s’y limiter, dans l’un des axes de réflexions suivants : (1) ruptures et conti­nuités de mobi­lités humaines (étudiants, réfugié, personnes âgées, défunts, etc.) aux échelles régio­nale, natio­nale et trans­na­tio­nale au temps de la pandémie ; (2) circu­la­tions de savoirs, de produits et de pratiques liés à la maladie de Covid-19 et à son contrôle : connais­sances scien­ti­fiques, équi­pe­ment sani­taire, vaccins, care, pratiques théra­peu­tiques, etc. (3) racia­li­sa­tion du virus, stig­mate et luttes contre diverses formes de trai­te­ments différenciés

Axe 3 : Travail en migra­tions : les ”fron­tières”, ré-orga­ni­sa­tion des marchés du travail et des circu­la­tions ? Respon­sables : Delphine Mercier et Martin Pontier Quel rôle joue la migra­tion dans l’internationalisation de l’économie et des marchés du travail ? Dans le cadre de cette inter­na­tio­na­li­sa­tion et des délo­ca­li­sa­tions globales, on observe depuis les années 1960 une globa­li­sa­tion essen­tiel­le­ment basée sur l’emploi massif des migrant.e.s, notam­ment dans les secteurs de l’automobile, de la construc­tion navale, du bâti­ment, de l’agriculture, du textile et plus récem­ment le secteur des services (nettoyage, care, call centers, logis­tique). Cette inter­na­tio­na­li­sa­tion de l’économie basée sur l’appropriation d’une main‑d’œuvre migrante « complé­men­taire », voire « subal­terne » connaît une crois­sance expo­nen­tielle notam­ment dans des contextes de crises. Dans quelle mesure la mondia­li­sa­tion écono­mique et l’internationalisation des marchés du travail sont-elles aujourd’hui basées sur l’appropriation massive d’une main‑d’œuvre migrante circu­lante ? Quels modes de gestion de la main‑d’œuvre sous-tendent le recru­te­ment de travailleu.r.se.smigran.t.e.s et comment parti­cipent-ils à produire une hiérar­chi­sa­tion, une circu­la­tion, une inter­sec­tion des popu­la­tions concer­nées ? Comment l’organisation du travail des popu­la­tions migrantes a modifié les marchés du travail régulés et les normes et les stan­dards qui les sous-tendent ? Comment les effets de ré-orga­ni­sa­tion, re-loca­li­sa­tion, boule­versent les marchés du travail ?

Axe 4 : Migra­tions et racisme, circu­la­tions et inter­sec­tions. Respon­sables : Grégory Giraudo et Albe­naT­cho­la­kova Nous propo­sons égale­ment de faire de l’objet « racisme » un axe de réflexion consti­tutif de la problé­ma­tique du RT 2 « Migra­tions, alté­rité et inter­na­tio­na­li­sa­tion », notam­ment dans les liens entre socio­lo­gies. S’il semble plus qu’impossible de penser une socio­logie des migra­tions en faisant l’impasse sur les diffé­rents méca­nismes de domi­na­tion, d’exclusion ou de violences, il paraît plus que néces­saire aujourd’hui d’entamer un réel travail de décons­truc­tion, et de s’interroger sur la nature même des processus en action. Sans doute nous accu­sons d’un manque de dialogue et de liens entre une socio­logie des migra­tions dyna­mique et une socio­logie du racisme qui souffre encore d’un déficit de recherches empi­riques, tout en se trou­vant parfois noyée ou confondue avec celle des discri­mi­na­tions ou des inéga­lités. Autre­ment dit, il s’agit ici d’ouvrir un pan de réflexions sur l’objet « racisme », tant dans ses modes de construc­tion que dans ses diffé­rentes expres­sions et mani­fes­ta­tions envers des popu­la­tions migrantes ou leurs descendant.e.s, dans les pays de départ, sur les routes migra­toires ou dans les pays d’accueil. Dans ce sens, et au regard de l’appel général du congrès, nous donne­rons la prio­rité aux propo­si­tions de commu­ni­ca­tions qui s’inscrivent dans une inter­ro­ga­tion des liens entre la socio­logie des migra­tions et d’autres, dans l’étude de la circu­la­tion des idées et de l’intersection des rapports sociaux. Consignes de réponse à l’appel à commu­ni­ca­tion Les propo­si­tions de commu­ni­ca­tion pren­dront la forme d’un docu­ment unique compor­tant les éléments suivants : – Nom.s, prénom.s du/​des auteur.e.s – Statut.s et institution.s de ratta­che­ment – Adresse.s mail – Titre de la commu­ni­ca­tion – Résumé de la propo­si­tion (3000 signes espaces compris) – 5 mots-clés – Format Word, afin de faci­liter une évalua­tion anonyme

Les propo­si­tions de commu­ni­ca­tions seront à déposer unique­ment sur le site de l’AFS via la plate­forme du RT 2 avant le 31 janvier 2023. La déci­sion du comité d’or­ga­ni­sa­tion sera commu­ni­quée aux auteur.e.s à la fin du mois du mois de février 2023.

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