Dans leur article, paru dans AOC, Solène Brun, sociologue et coordinatrice scientifique du département INTEGER de l’Institut Convergences Migrations, et Claire Cosquer, sociologue et fellow de l’Institut Convergences Migrations, déconstruisent le mythe de l’importation du concept de la race des États-Unis. Les positions qui soutiennent ce mythe « sont a minima simplificatrices, voire infondées ».
En retraçant l’histoire de la sociologie de la race jusqu’au début du XXe siècle, Brun et Cosquer montrent comment les différents concepts théoriques se sont influencés d’une manière réciproque : « Le travail de F. Fanon est un exemple de ce que manque la thèse d’une importation états-unienne des théorisations de la race : non seulement elle néglige les travaux français, mais plus encore l’influence que ceux-ci ont précisément eue, par la suite, sur les travaux états-uniens. »
Elles expliquent qu’il s’agit plutôt d’une importation des voix réactionnaires états-uniennes et des critiques exprimés sur les ethnic and racial studies aux États-Unis dans le discours français : « Les récents anathèmes lancés contre les études parfois dites « décoloniales » ou « intersectionnelles » dans les universités françaises, qui visent assez indifféremment tous travaux qui mobilisent le concept de race dans une perspective critique, semblent eux-mêmes s’inspirer des États-Unis. »
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