« Cette police, qu’on présente comme extrêmement répressive, sélectionne, pioche dans un océan d’infractions » explique Emmanuel Blanchard, Le Média, 21 Mai 2022

Pour les podcasts du Média, Vincent Milliot et Emma­nuel Blan­chard ont été invités à discuter de l’histoire des polices en France, suite à la paru­tion de leur ouvrage Histoire des polices en France. Des guerres de Reli­gion à nos jours (Belin, 2020). Lors de cet inter­ven­tion, Emma­nuel Blan­chard, fellow de l’ICM, se concentre sur la période contem­po­raine et les liens de la police aux popu­la­tions des quar­tiers populaires.

Emma­nuel Blan­chard revient sur « le fameux droit à la sûreté » qui, contrai­re­ment aux convic­tions contem­po­raines, ne corres­pond pas au droit à la sécu­rité. Ce dernier consiste à protéger les indi­vidus d’une arres­ta­tion ou d’un enfer­me­ment arbi­traire. Toute­fois, celui-ci « ne veut pas dire que les forces de l’ordre n’ont pas un droit à la violence. […] La police étant juste­ment l’institution qui, parce qu’elle a la possi­bi­lité d’enfreindre ce droit à la sûreté, doit le défendre ».

Alors, confrontée à une multi­tude d’infractions, « cette police, qu’on présente comme extrê­me­ment répres­sive, sélec­tionne, pioche dans un océan d’infractions ». De ce fait, et parce que nous vivons dans une société où des discri­mi­na­tions sont fondées sur des propriétés sociales et ethno-raciales, la police va « piocher dans [ses] clien­tèles habi­tuelles ». Par consé­quent, Blan­chard observe l’exer­cice d’une « gestion diffé­ren­tielle des illé­ga­lismes ».

Ainsi, il y a une instru­men­ta­li­sa­tion du droit dans la concep­tion poli­cière : « le droit est vécu comme devant protéger la police plus que devant protéger les citoyens ». C’est le travail poli­cier que l’on cherche à défendre des regards exté­rieurs. Et de ques­tionner : « qui contrôle la police ? »

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