PUBLI : Hugo Bréant, « « Les gens des îles voisines ». Ethnicisation des relations sociales et place des immigrés comoriens dans les mosquées de Mayotte », Revue européenne des migrations internationales, 3–4 (Vol. 37–3), 2022

Résumé

Dans l’océan Indien, l’archipel des Comores est devenu indé­pen­dant en 1975 et l’île de Mayotte est main­tenue dans l’en­semble national fran­çais en 1979 avant d’acquérir le statut de dépar­te­ment fran­çais en 2011. Alors que les circu­la­tions entre les quatre îles ont été très impor­tantes dans l’histoire de cet Archipel, ces chan­ge­ments statu­taires ont instauré puis renforcé le contrôle des fron­tières mari­times par l’État fran­çais. Ces dernières années, ces fron­tières poli­tiques se doublent de la construc­tion de fron­tières sociales oppo­sées à l’immigration como­rienne, progres­si­ve­ment construite en problème public central et jugée respon­sable des diffi­cultés de déve­lop­pe­ment socio-écono­mique de l’île. Jusqu’ici tenu à l’écart de ces logiques, l’espace reli­gieux semble désor­mais de plus en plus marqué par l’ethnicisation des rela­tions sociales. En s’appuyant sur une enquête post­doc­to­rale menée en 2018, cet article analyse la struc­tu­ra­tion du culte musulman à Mayotte, qui valo­rise les savoirs reli­gieux acquis hors de l’île, tout en favo­ri­sant la légi­ti­mité de leurs ancrages locaux. Dès lors, deux logiques se combinent (autoch­to­ni­sa­tion et alté­ri­sa­tion) et placent les fidèles maho­rais et como­riens en posi­tion inégale dans les mosquées, et surtout dans l’accès à l’imamat.

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