PUBLI : Alice Latouche, « Ouvrez les frontières ! Ouvrez les villes », Espace populations sociétés, 2021, en ligne

« Ouvrez les frontières ! Ouvrez les villes ! » : L’effet paradoxal des politiques d’hébergement sur la vulnérabilité des femmes migrantes à Athènes

Résumé

Cet article entre­prend d’analyser, par une étude genrée, l’impact para­doxal du programme d’hébergement pour les migrants « vulné­rables » (ESTIA) sur les femmes en exil, dans la ville d’Athènes. Il s’agira d’abord de s’intéresser au processus de sélec­tion des « vulné­rables », en montrant qu’il s’appuie sur des repré­sen­ta­tions genrées de la vulné­ra­bi­lité : par consé­quent, pour pouvoir inté­grer le programme d’hébergement, les femmes sont contraintes de performer la vulné­ra­bi­lité confor­mé­ment aux attentes impli­cites des travailleurs sociaux. Pour comprendre toute l’ambivalence de ce programme, pensé à la fois comme une aide huma­ni­taire et une poli­tique d’intégration, nous analy­se­rons ensuite ce qu’il advient aux femmes recon­nues vulné­rables, une fois qu’elles sont sorties du programme. Devant la diffi­culté de trouver un emploi légal et de louer un appar­te­ment, la plupart se retrouve à la rue. L’étude de leur parcours dans la ville met alors en pers­pec­tive le para­doxe de poli­tiques publiques d’hébergement pour les « vulné­rables », qui, fonc­tion­nant par sélec­tion, exclu­sion, et à court terme, renforcent les rapports de domi­na­tion multiples que subissent les femmes et leur expo­si­tion à la violence.

URL de réfé­rence : https://​jour​nals​.opene​di​tion​.org/​e​p​s​/11692