PUBLI : Anaïk Pian, L’interprétariat à la Cour nationale du droit d’asile : Lorsque le récit est transporté par la parole d’un tiers, Terrains & travaux, 2020

Résumé. Depuis les années 1990, de nombreux travaux socio-anthro­po­lo­giques se sont inté­ressés aux condi­tions de produc­tion du récit de l’asile. Toute­fois, dans la litté­ra­ture fran­co­phone en parti­cu­lier, ils ont laissé dans l’ombre la ques­tion de l’interprétariat alors même que, dans l’asile, les manières de se raconter sont traver­sées par des enjeux socio-langa­giers et poli­tiques très forts. En croi­sant les apports de la socio­logie des insti­tu­tions, de la socio­logie inter­ac­tion­niste et de l’anthropologie des pratiques langa­gières, l’article éclaire, à partir d’un terrain ethno­gra­phique, les condi­tions de produc­tion sociale de l’interprétariat dans le cadre contrai­gnant de la Cour natio­nale du droit d’asile (CNDA). Au-delà du carac­tère très normé des audiences, il donne à voir comment se construisent les pratiques langa­gières des inter­prètes dans le contexte du juge­ment de l’asile. Ce faisant, la focale sur l’interprétariat permet de relier deux volets souvent appré­hendés de manière séparée dans les travaux sur l’asile : celui de la construc­tion du récit et celui du fonc­tion­ne­ment des insti­tu­tions dédiées.