La perspective transnationale a permis aux études migratoires d’appréhender les liens familiaux, politiques, culturels, économiques qui se nouent au-delà des frontières nationales. Participant à la réflexion sur la mondialisation, un cosmopolitisme « par le bas » a ainsi pu être célébré mettant en avant les multiples articulations entre sociétés d’origine et d’installation. Ce paradigme est aujourd’hui confronté à des travaux qui insistent davantage sur le renforcement des frontières nationales et la définition de la migration en enjeux de contrôle. Le transnational, comme cadre de pensée et de pratiques, serait donc confronté à ses limites. L’accent mis sur la flexibilité, la mobilité, la capacité d’action des migrants obscurcirait la compréhension des entraves à la mobilité. L’évolution des politiques migratoires et la pandémie actuelle nous invitent en effet à repenser la complexité des relations entre circulation et installation.
Sommaire
L’approche transnationale dans les études migratoires. Retour sur 30 ans de travaux
Camille Schmoll, géographe
Expatriés, immigrés : quelles différences ?
Nancy L. Green, historienne
Amélie Grysole, sociologue
Des constructions du transnational devenues impossibles ? Autour de la frontière entre le Mexique et les États-Unis
Laurent Faret, géographe
Au fil des images de presse. Suivre les mobilités familiales tsiganes aux États-Unis dans l’entre-deux-guerres
Adèle Sutre, géographe
Stéphane Dufoix, sociologue