CONF : Séminaire EHESS « La Chine contemporaine et ses diasporas : l’apport des sciences sociales » — Mardi 8 décembre 2020 – Mardi 11 mai 2021, EHESS Paris /​en ligne

Présen­ta­tion

La multi­pli­ca­tion des enquêtes de terrain, l’ou­ver­ture progres­sive de certaines archives, la crois­sance de l’ap­pren­tis­sage du mandarin et le renou­vel­le­ment scien­ti­fique géné­ra­tionnel, entre autres, ont contribué à changer notre connais­sance de la Chine contem­po­raine. Tout du moins, il n’est plus possible d’en traiter au singu­lier, derrière une façade cultu­relle réifiée, ou de nourrir le postulat de diffé­rences indé­pas­sables. Dans un contexte géopo­li­tique marqué par l’émergence de la Chine à l’échelle mondiale, la société chinoise connaît de son inté­rieur des évolu­tions remar­quables, mettant au défi toutes les théo­ries de la tran­si­tion constatée à partir des pays du bloc soviétique.

En paral­lèle, l’his­toire de la Chine est égale­ment marquée par les flux d’émi­gra­tion, plus ou moins impor­tants en fonc­tion des périodes. En 2018, plus de 60 millions de Chinois d’outre-mer vivent dans 198 pays et régions du monde, et ces derniers entre­tiennent des liens peu ou prou étroits avec leur pays d’origine dans les domaines écono­mique, culturel, poli­tique et scien­ti­fique (Chen, 2018). Ceci nous offre ainsi une autre façon d’ap­pré­hender les évolu­tions de la société chinoise contem­po­raine, celle depuis l’extérieur de ses fron­tières, à travers les analyses des diverses formes des « présences chinoises » hors du pays, notam­ment celles des diasporas chinoises.

Les travaux précé­dents montrent en effet la perti­nence de la notion de « diaspora » : bien que ces Chinois soient dispersés dans diffé­rentes régions du monde, ils ont une cohé­sion réelle ou virtuelle grâce à des réseaux trans­na­tio­naux dyna­miques qui se connectent les uns aux autres (Ma Mung, 2000 ; Dufoix, 2008 ; Li, 2010). En outre, depuis l’initiative « La Nouvelle route de la soie » énoncée en 2013, les rôles des diasporas chinoises ont été redis­cutés et repensés : plus que jamais, les Chinois d’outre-mer sont consi­dérés comme relais ou ressources « mobi­li­sables » par l’État chinois.

Inscrit dans ce double-contexte renou­velé que la Chine a connu de son inté­rieur et de son exté­rieur, ce sémi­naire puisera dans les théma­tiques et méthodes diverses des sciences sociales (histoire, socio­logie, anthro­po­logie, science poli­tique, ethno­logie) appli­quées à l’ana­lyse du monde chinois : la Chine et ses diasporas. Il appor­tera des éclai­rages théma­tiques – théo­riques ainsi que métho­do­lo­giques – sur des phéno­mènes contem­po­rains en mobi­li­sant les recherches les plus récentes. Chaque séance recourra à une inter­ven­tion de cher­cheurs invités suivie d’une discussion.

Pour l’année 2020–2021, certaines séances du sémi­naire seront consa­crées au thème du « Covid-19 ». Premier pays où est apparu le virus, la Chine et ses diasporas n’échappent ni aux nouveaux enjeux géopo­li­tiques, ni aux défis sociaux mis en exergue au temps de crise.

8 décembre 2020 (séance en anglais, avec traduc­tion en français) :

Reflec­tions on the Golden Visa Programme before and after COVID-19 : the case of Chinese inves­tors in Portugal.

  • Sofia Gaspar : Senior Resear­cher, Insti­tuto Univer­sitário de Lisboa (ISCTE-IUL) /​Cies-Iscte.

Esca­ping China’s only chil­dren : Aspi­ra­tions moti­va­ting Chinese “Golden Visa” migra­tion to Hungary.  

  • Fanni Beck : PhD candi­date, Depart­ment of Socio­logy and Social Anthro­po­logy, Central Euro­pean University.

12 janvier 2021 : Travailler en Chine au temps de la Covid-19.

  • Gilles Guiheux : Profes­seur, CESSMA, Univer­sité de Paris et IUF ; Hou Renyou : post­doc­to­rant, CEPED, IRD/​Université de Paris.

9 février 2021 : Retour sur une initia­tive collec­tive : la créa­tion de l’ATE­LIER PANDEMIES大流行病

  • Wang Wenting : docto­rante, EHESS ; Isabelle Thireau : direc­trice de recherche, CNRS.

9 mars 2021 : La Répu­blique Popu­laire de Chine, les diasporas chinoises et les nouvelles routes de la soie.

  • Emma­nuel Ma Mung : Direc­teur de recherche émérite au CNRS, MIGRINTER.

13 avril 2021 : Poli­tiques de la visi­bi­lité et dispo­si­tifs de média­tion : le cas d’une asso­cia­tion de travailleurs migrants dans la banlieue de Beijing.

  • Éric Florence : Cher­cheur au Centre d’Etudes de l’Eth­ni­cité et des Migra­tions, Univer­sité de Liège.

11 mai 2021 : La régu­la­tion des marchés aux animaux en Chine après la Covid-19.

  • Frédéric Keck : Direc­teur de recherche, CNRS.

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